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déconcerter, écarte le pistolet, et, conservant toute la dignité de la magistrature, rallie les membres effrayés de sa compagnie, et retourne au Palais-Royal à petits pas au milieu des injures et des blasphèmes de ce peuple en courroux. Pour la troisième fois, il expose à la régente l’irritation des esprits et la résistance que sa compagnie vient d’épouser dans la rue de l’Arbre-Sec. La reine fait encore des difficultés. Le parlement, pour délibérer sur ce nouveau refus, tint séance dans la galerie du Palais-Royal. Le duc d’Orléans, le cardinal Mazarin assistèrent à cette conférence. Il fut décidé que les conseillers arrêtés seraient rendus à la liberté. La régente y consentit enfin. L’ordre en est expédié sur-le-champ. Cette décision fut aussitôt signifiée au peuple ; mais les Parisiens, peu confiants en la sincérité de la cour, déclarèrent qu’ils resteraient armés jusqu’à ce qu’ils vissent Broussel en liberté. Ce conseiller parut le lendemain matin : alors, des salves d’artillerie se firent entendre ; la joie publique se manifesta par de bruyantes acclamations. Le peuple porta ce magistrat en triomphe jusqu’à sa maison. Ainsi se termina la fameuse journée du 27 août de l’année 1648, connue dans l’Histoire sous le nom de journée des Barricades.


Arcade (rue de l’).

Commence au boulevart Malesherbes ; finit aux rues de la Pépinière, no 1, et Saint-Lazare, no 139. Le dernier impair est 35 ; le dernier pair, 42. Sa longueur est de 511 m. — 1er arrondissement : les nos impairs sont du quartier du Roule ; les nos pairs, du quartier de la Place-Vendôme.

Cette rue doit sa dénomination à une arcade ou voûte qui servait de communication aux jardins des religieuses de la Ville-l’Évêque. Jaillot l’indique ainsi : rue de l’Arcade ou de la Pologne. Une décision ministérielle du 21 prairial an X, signée Chaptal, ainsi qu’une ordonnance royale du 25 novembre 1836, ont fixé la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. Cette ordonnance approuva le prolongement de cette rue jusqu’au boulevart Malesherbes. Une seconde ordonnance, à la date du 11 février 1840, prescrivit la suppression de la partie de la rue de l’Arcade formant retour sur la rue de la Madeleine. Cette disposition, ainsi que celle ayant rapport au prolongement jusqu’au boulevart Malesherbes, ont été exécutées en 1811.

Le numérotage de cette voie publique étant très irrégulier, nous ne pouvons indiquer d’une manière précise les propriétés qui sont à l’alignement. — Égout depuis la rue Neuve-des-Mathurins jusqu’à celle de la Pépinière. — Conduite d’eau depuis la rue Saint-Nicolas jusqu’à celle de la Pépinière. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Arche-Marion (rue de l’).

Commence au quai de la Mégisserie, nos 66 et 68 ; finit à la rue Saint-Germain-l’Auxerrois, nos 77 et 79. Le seul impair est 1 ; le seul pair, 2. Sa longueur est de 30 m. — 4e arrondissement, quartier du Louvre.

En 1300, elle portait le nom de rue de l’Abreuvoir Thibault-aux-Dés. En 1442, c’était la rue des Jardins. À la fin du XVe siècle, elle fut appelée ruelle qui fut Jean de la Poterne, du nom d’un particulier qui avait établi des bains. En 1530, on l’appelait ruelle des Étuves. Enfin, on la trouve nommée, dans un titre de 1565, rue de l’Arche-Marion et de l’Abreuvoir-Marion, parce qu’une femme ainsi appelée y tenait alors ces étuves. Une décision ministérielle du 24 frimaire an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. La plus grande partie du côté droit est à l’alignement. Les autres constructions devront reculer de 70 c. à 1 m. — Égout. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Arche-Pépin (rue de l’).

Commence au quai de la Mégisserie, nos 18 et 21 ; finit à la rue Saint-Germain-l’Auxerrois, nos 27 et 31. Le dernier impair est 3 ; le seul pair, 2. Sa longueur est de 37 m. — 4e arrondissement, quartier du Louvre.

C’est par altération qu’on l’appelle rue de l’Arche-Pépin. Tous les anciens titres la nomment rue de l’Abreuvoir ou de l’Arche-Popin. Celle dénomination lui vient de la famille des Popin, très connue au XIIIe siècle. Jehan Popin fut prévôt des marchands sous Philippe-le-Bel. Une décision ministérielle du 24 frimaire an XI, signée Chaptal, fixa la largeur de cette voie publique à 7 m. En vertu d’une ordonnance royale du 16 août 1836, cette largeur est portée à 12 m. Cette ordonnance a autorisé l’acquisition de la maison bâtie sur l’Arche-Pépin et dont la démolition était nécessaire pour procurer à la rue qui nous occupe un débouché sur le quai de la Mégisserie. Cette amélioration a été exécutée. Les constructions du côté des numéros impairs sont soumises à un retranchement considérable ; celles du côté opposé ne devront reculer que de 20 à 30 c. — Égout. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Archevêché (pont de l’).

Situé entre les quais de l’Archevêché et de Montebello.

Une ordonnance royale du 6 décembre 1827 a autorisé la construction de ce pont qui est soumis au péage. Commencé en 1828, il a été livré à la circulation le 4 novembre de la même année. M. Desjardins en a été déclaré concessionaire pour 45 années qui ont commencé le 1er janvier 1831, et doivent expirer le 1er janvier 1876. Ce pont, construit en maçonnerie, est composé de trois arches en arc de cercle, ayant celle du milieu 17 m. et les deux autres 15 m. d’ouverture. Il doit sa dénomination au quai où il prend naissance. On peut traverser les deux ponts de l’Archevêché et Louis-Philippe en ne donnant qu’une rétribution de 5 c.


Archevêché (quai de l’).

Commence au pont de la Cité, finit au Pont-au-Double. Pas de numéro. Sa longueur est de 340 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

Une partie de ce quai à la pointe de l’Ile se nommait en 1258 la Motte aux Papelards. Un siècle après, ce quai