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adversaire avant de tirer l’épée : « Allons hors de Paris, car si j’étais tué vous seriez assommé par mes dames de la halle. » — Jamais les dames de la halle n’ont pu se soumettre à l’ordonnance du 22 août 1738, qui défend à tous particuliers, hommes ou femmes vendant, étalant dans les halles et marchés, d’injurier ni de maltraiter les personnes qui viendraient acheter leurs marchandises ni de causer aucun scandale, sous peine de cent livres d’amende et la prison. « Sous les piliers des halles (dit Mercier, l’auteur du Tableau de Paris) règne une longue file de boutiques de fripiers qui vendent de vieux habits dans des magasins mal éclairés, et où les taches et les couleurs disparaissent ; quand vous êtes au grand jour, vous croyez avoir acheté un habit noir, il est vert ou violet, et votre habillement est marqueté comme la peau d’un léopard, etc… Les environs des marchés sont impraticables, les emplacements sont petits, resserrés et les voitures menacent de vous écraser. Tandis que vous faites votre prix avec les paysans, les ruisseaux qui s’enflent, entraînent quelquefois les fruits qu’ils ont apportés de la campagne, et l’on voit les poissons de mer qui nagent dans une eau sale et bourbeuse. Le bruit, le tumulte est si considérable, qu’il faut une voix plus d’humaine pour se faire entendre. La tour de Babel n’offrait pas une plus étrange confusion. Les poissonneries infectent. Les républiques de Grèce, défendirent aux marchands de poissons de s’asseoir en vendant leurs marchandises. La Grèce avait le dessein de faire manger le poisson frais et à bon marché. Les poissonnières de Paris ne vendent le poisson que quand il va se gâter ; elles tiennent le marché tant qu’elles veulent, il n’y a que le Parisien au monde pour manger ce qui révolte l’odorat ; quand on lui en fait le reproche il dit : — Qu’on ne sait que manger, et qu’il faut qu’il soupe ; il soupe et avec ce poisson à moitié pourri, il se rend malade. » Les abus que signalait Mercier ont en partie disparu, mais il reste encore aujourd’hui aux marchandes des halles plusieurs défauts que le temps ne détruira peut-être jamais.


Hambourg (rue de).

Commence à la rue d’Amsterdam ; finit à la rue de Valois-du-Roule. Pas de numéro. Sa longueur est de 1043 m. — 1er arrondissement, quartier du Roule.

La plus grande partie de cette voie publique a été tracée en 1826, sur les terrains appartenant à MM. Hagerman et Mignon, conformément à une ordonnance royale du 2 février de la même année. (Voyez rue d’Amsterdam). La largeur de cette voie publique est fixée a 12 m. Vers 1835, la partie voisine de la rue d’Amsterdam a été ouverte sur les terrains dépendant des propriétés Mallet et Mouthier. La dénomination assignée à la rue qui nous occupe est celle de la capitale de la république de Hambourg. En 1810, la ville de Hambourg avait été réunie à l’empire français et était devenue le chef-lieu du département des Bouches-de-l’Elbe.


Hanovre (rue de).

Commence à la rue de Choiseul, nos 17 et 19 ; finit aux rues de Port-Mahon, no  16, et Louis-le-Grand, no  26. Le dernier impair est 21 ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 142 m. — 2e arrondissement, quartier Feydeau.

La partie comprise entre les rues de Choiseul et Delamichodière a été formée vers l’année 1780. Elle est indiquée sur le plan de Verniquet, mais sans dénomination. En 1795, on la désignait sous le titre de rue projetée Choiseul.

« Le citoyen Chéradame est autorisé à ouvrir à ses frais, sur le terrain dépendant de la maison dite de Richelieu, deux rues nouvelles. La première, qui formera le prolongement de la rue projetée Choiseul, n’aura, comme cette dernière, que 24 pieds de largeur, et elle communiquera de la rue Delamichodière à celle des Piques (Louis-le-Grand). La deuxième, qui prendra naissance à l’angle de la fontaine dite de Richelieu, aboutira dans la rue des Piques à l’extrémité de la rue projetée Choiseul, sera ouverte sur 30 pieds de largeur, et il sera formé aux frais du citoyen Chéradame, de chaque côté de cette rue, un trottoir de 5 pieds de large dont l’entretien sera à sa charge. (Voyez rue de Port-Mahon.) À Paris ce 7 vendémiaire an III de la république française une et indivisible. Les membres de la commission des travaux publics, signé Rondelet, Le Camus. » — Les conditions imposées furent immédiatement exécutées. Quant à la rue qui fait l’objet du présent article, elle reçut, ainsi que la partie qui s’étend de la rue de Choiseul à celle Delamichodière, la dénomination de rue de Hanovre. Ce nom lui vient du pavillon dit de Hanovre, que le maréchal de Richelieu fit construire sur le boulevart, avec le produit des contributions qu’il avait fait lever sur le pays de Hanovre, lors de la guerre de 1756 à 1757. — Une décision ministérielle du 29 janvier 1822 a maintenu la largeur de 24 pieds. — Égout et conduite d’eau entre les rues Delamichodière et Louis-le-Grand. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).


Harengerie (rue de la Vieille-).

Commence aux rues du Chevalier-du-Guet, no  2 et Perrin-Gasselin, no  12 ; finit à la rue de la Tabletterie, no  15 et 17. Le dernier impair est 9 ; le dernier pair, 8. Sa longueur est de 99 m. — 4e arrondissement, quartier des Marchés.

En 1300, le poète Guillot la nomme la Hérengerie. Depuis le XVe siècle, elle est toujours appelée rue de la Vieille-Harengerie. Cette dénomination lui vient sans doute du commerce de harengs qui s’y faisait autrefois. — Une décision ministérielle du 12 fructidor an V, signée François de Neufchâteau, a fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Les propriétés no  1 et 7 ne sont pas soumises à retranchement. Cette rue tortueuse n’a encore aujourd’hui que 2 m. à 4 m.