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chapelle était dédiée à Saint-Étienne en 1221 ainsi que nous l’apprend Guillaume-le-Breton. L’historien de Philippe-Auguste en parle ainsi : « La foudre tomba en 1221 sur une maison de charité située devant l’église Saint-Étienne-du-Mont. »

Cette paroisse resta longtemps sous la dépendance de Sainte-Geneviève. Il fallait traverser un passage pratiqué dans cette église pour entrer dans Saint-Étienne-du-Mont dont les fonts baptismaux existèrent pendant quatre siècles dans Sainte-Geneviève.

La reconstruction de la chapelle Saint-Étienne-du-Mont date de François Ier, vers 1517. On éleva d’abord les parties orientales ; en 1588 on bâtit l’aile et les chapelles méridionales ; enfin, sous les règnes de Henri II et Charles IX, on construisit les parties occidentales de l’édifice ; mais l’architecte, gêné par le portail de Sainte-Geneviève, fut forcé de donner à la nef de l’église Saint-Étienne un axe différent de celui du chœur. La chapelle de la communion et les charniers sont de l’année 1606 ; et ce fut Marguerite de Valois, première femme de Henri IV, qui posa vers 1610 la première pierre du portail.

Cette église est un des plus curieux monuments de Paris, il offre un mélange heureux des deux styles gothique et de la renaissance. Les voûtes en ogive de la nef et les bas-côtés sont pleins de hardiesse et d’élégance. Le magnifique jubé sert de modèle à nos artistes. On remarque aussi les deux beaux escaliers qui se roulent en spirale autour du fût de deux colonnes, et qui conduisent aux galeries et au sommet du jubé. Le crucifix qui décore le jubé était attribué à Jean Goujon : on a reconnu qu’il était l’ouvrage de Biart père. La chaire, l’une des plus belles que nous ayons, a été sculptée par Claude Lestocard d’Arras, sur les dessins de Laurent de la Hire.

Des vitraux, d’un coloris remarquable, décorent également Saint-Étienne-du-Mont. Les plus beaux sont dus à Nicolas Pinaigrier, verrier du XVIe siècle. Ils représentent le jugement dernier ; enfin, parmi les tableaux qui ornent cette église, nous citerons celui de de Troy, un tableau de Largillière, et un Saint-Étienne prêchant l’Évangile dû au pinceau de M. Abel de Pujol. Dans cette église avaient été inhumés Eustache Lesueur, l’un des plus grands peintres de l’école française, mort en 1655 ; Blaise Pascal, mort en 1662 ; Jean Racine, mort en 1699, et Joseph Pitton de Tournefort, célèbre botaniste décédé en 1708.

La nouvelle église de Sainte-Geneviève (aujourd’hui le Panthéon) était depuis 1822 la paroisse du 12e arrondissement ; mais en 1830 le Panthéon cessa d’être consacré au culte. L’église Saint-Étienne-du-Mont sert aujourd’hui de paroisse à cet arrondissement.


Étienne-du-Mont (impasse saint-).

Située dans la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève entre les nos 84 et 86 ; Le seul impair est 1 ; le dernier pair, 4. Sa longueur est de 13 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

Elle tire son nom de sa proximité de l’église Saint-Étienne-du-Mont. Sa largeur est de 7 m. 80 c. Cette impasse devra être supprimée lors de l’exécution des alignements de la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève et du carré Sainte-Geneviève.


Étienne-du-Mont (rue des Prêtres Saint-).

Commence à la rue Descartes, nos 24 et 26 ; finit à la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève, no  85. Le seul impair est 1, ce côté est bordé presqu’entièrement par le mur de l’église ; le dernier pair, 16. Sa longueur est de 76 m. — 12e arrondissement, quartier Saint-Jacques.

En 1248 c’était la rue du Moutier (monastère). En 1267 on la désignait sous le nom de ruelle Sainte-Geneviève. Sa dénomination actuelle lui vient des prêtres de l’église Saint-Étienne-du-Mont qui y demeuraient autrefois. — Une décision ministérielle à la date du 8 brumaire an X, signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. Sur le côté gauche la maison no  1 est seule soumise à retranchement. Les constructions du côté des numéros pairs devront reculer de 3 m. environ.


Étienne-du-Mont (rue Neuve-Saint-).

Commence à la rue Copeau, nos 8 et 10 ; finit à la rue de la Contrescarpe, nos 5 et 7. Le dernier impair est 35 ; le dernier pair, 20. Sa longueur est de 358 m. — 12e arrondissement, quartier du Jardin-du-Roi.

On la désignait autrefois sous les noms de chemin du moulin à vent, parce qu’elle conduisait à un moulin ; de rue du Puits-de-Fer, en raison d’un puits public qu’on voyait en 1539. Son nom actuel lui vient de l’église Saint-Étienne-du-Mont située près de cette rue. — Une décision ministérielle du 28 ventôse an IX, signée Chaptal, a fixé la moindre largeur de cette voie publique à 7 m. Les maisons nos 18 et 20 sont à l’alignement ; celles nos 8, 10, 12, 14 et 16 ne sont soumises qu’à un très faible retranchement.

Au no  6 était située la maison des filles de la congrégation de Notre-Dame. — Bureau de la Ville. — « Veu les lettres-patentes obtenues au mois de janvier 1645 par les religieuses de la Congrégation de Notre-Dame, par les quelles sa majesté auroist permis aux dites religieuses de s’établir en cette ville de Paris, et d’y construire un monastère suivant les conditions et consentement donnez par l’archevesque de Paris ; les lettres de surannation d’icelle du 2 août 1664 et les contrats de donation et fondation du d. monastère. Veu l’arrest de la cour du parlement du 3 mars 1667, par lequel la cour, avant de procéder à l’enregistrement des d. lettres-patentes, a ordonné qu’elles nous seraient communiquées pour donner notre advis, et la requeste à nous présentée par les dites religieuses aux fins du d. advis. Sommes d’advis, sous le bon plaisir de la cour, qu’il y a lieu d’accorder