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d’alignement à celui du quai de l’Horloge. » (Extrait de l’édit du roi.)

« 18 avril 1788. — Article 1er. La rue de la Pelleterie sera supprimée jusques près de l’angle de l’église Saint-Barthélémy, ainsi qu’il est indiqué sur le plan côté A, joint à la délibération des prévôt des marchands et échevins, et qui sera annexé à la minute du présent arrêt. La partie réservée de la d. rue sera nommée cul-de-sac Saint-Barthélemy. — Art. 2. Pour remplacer la d. rue de la Pelleterie, il sera établi un passage de vingt pieds de largeur dont l’alignement sera tiré sur une ligne droite de la rue Saint-Barthélemy à la rue de la Lanterne, etc. — Art. 9. Conformément à ce qui a été ordonné par l’art. 3 de l’édit du mois de septembre 1786, sur l’emplacement des maisons de la rue de la Pelleterie, du côté de la rivière, il sera établi un nouveau quai avec un parapet d’alignement à celui du quai de l’Horloge. — Art. 10. Le d. nouveau quai aura 44 pieds de largeur : l’architecture et la façade seront conformes au plan d’élévation du d. quai, qui sera pareillement annexé à la minute du présent arrêt, et il sera nommé quai de Breteuil. » (Extrait de l’arrêt du Conseil.) Cet arrêt ne fut point encore exécuté.

« 24 messidor an VIII. Le quai de la Pelleterie, dont la première pierre a été posée aujourd’hui par le ministre de l’intérieur, portera le nom de quai Desaix. » (Extrait du Moniteur du 25 messidor.) — Une décision ministérielle, du 13 brumaire an X, signée Chaptal, fixa la largeur de ce quai à 15 m. Cette voie publique fut exécutée lors de la formation du marché aux Fleurs. Le général Desaix de Voycoux (Louis-Charles-Antoine) naquit en 1768 à Saint-Hilaire d’Ayat en Auvergne, et fut tué à la bataille de Marengo, le 14 juin 1800.

Desaix (rue).

Commence à l’avenue de Suffren ; finit au chemin de ronde de la barrière de Grenelle. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 18. Sa longueur est de 402 m. — 10e arrondissement, quartier des Invalides.

Elle est indiquée sur le plan de Verniquet comme une ruelle sans dénomination. — Une décision ministérielle, à la date du 7 fructidor an X signée Chaptal, a fixé la largeur de cette voie publique à 12 m. En vertu d’une autre décision du 14 du même mois, elle a reçu le nom de rue Desaix (voyez l’article qui précède). Les propriétés du côté droit devront, presque toutes, avancer sur leurs vestiges actuels.

Descartes (rue).

Commence à la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève finit aux rues des Fossés-Saint-Victor, no 38, et Fourcy, no 2. Le dernier impair est 53 ; le dernier pair, 52. Sa longueur est de 260 m. — 12e arrondissement. Les numéros impairs sont du quartier du Jardin-du-Roi ; les pairs, du quartier Saint-Jacques.

Cette voie publique, dont il est fait mention dès le milieu du XIIIe siècle, porta le nom de rue Bordet ou Bordeille, qu’elle devait à un propriétaire qui y demeurait. — Une décision ministérielle à la date du 8 nivôse an X, signée Laplace, fixa la moindre largeur de cette voie publique à 10 m. — « Au palais des Tuileries le 7 février 1809, Napoléon, empereur, etc… La rue Bordet portera désormais le nom de rue Descartes. Signé Napoléon. » (Extrait.) Une ordonnance royale du 2 décembre 1829, a fixé la moindre largeur de la rue Descartes à 12 m. Les constructions depuis la rue de la Montagne-Sainte-Geneviève jusqu’à l’impasse Clopin, ne sont pas soumises à retranchement. Les propriétés nos 21, 39, 41, 43 ; 34, 50 et 52 sont alignées. — Éclairage au gaz (compe Parisienne).

René Descartes, naquit le 31 mars 1596 à La Haye en Touraine, et mourut en Suède le 11 février 1650. Le chevalier de Torlon, ambassadeur de Louis XIV, fit exhumer le corps de Descartes qu’on avait déposé dans le cimetière du Nord-Malme à Stockolm. Les dépouilles mortelles du philosophe furent transportées en France, au commencement de janvier 1667, et déposées dans l’ancienne église Sainte-Geneviève. — « 2 octobre 1793. La Convention Nationale, après avoir entendu son comité d’instruction publique, décrète. — Article 1er. René Descartes a mérité les honneurs dus aux grands hommes. — Art. 2. Le corps de ce philosophe sera transféré au Panthéon français. — Art. 3. Sur le tombeau de Descartes seront gravés ces mots : Au nom du peuple français la Convention Nationale à René Descartes, l’an II de la république. » Le 3 vendémiaire an VIII les restes de Descartes furent portés au Musée des Monuments français. Une troisième exhumation eut lieu et les cendres du philosophe furent déposées en grande pompe, le 26 février 1819, dans l’église Saint-Germain-des-Prés.

La porte Bordet était située à l’extrémité de la rue de ce nom, près de l’endroit où la rue Descartes débouche dans la rue des Fossés-Saint-Victor. Cette porte se composait d’un édifice flanqué de tours. On y arrivait par un pont de bois et un pont-levis. Elle fut démolie en 1683.

Le collége de Boncourt était situé dans la rue Bordet. Il fut fondé en 1353 par Pierre Becoud, seigneur de Fléchinel, qui donna, avec quelques revenus, la maison qu’il possédait, pour l’entretien et l’enseignement de huit écoliers du diocèse de Thérouenne. Le nom de ce fondateur fut altéré, de Becoud on fit Beaucourt puis Boncourt. Au XVIe siècle on représenta dans ce collége des comédies et des tragédies. Étienne Jodelle, poète, après avoir fait jouer sa tragédie de Cléopâtre à l’hôtel de Reims, la fit représenter également au collége de Boncourt. En 1668 il reçut de nouveaux règlements. Pierre Galand en fit continuer les bâtiments où sont établis aujourd’hui les bureaux de l’École Polytechnique.

Le collége de Tournay, situé également dans la rue Bordet, était contigu au collége de Boncourt. Fondé en 1353 par un évêque de Tournay qui donna une maison