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113, 127, 133, de 143 à 191 inclusivement, et 193 ; 24, 46, 48, 62, 70, 76, 78, 80, 84, 92, 94, 96, 100, 102, 104 bis, 106, 108, 110, 112, 122, de 142 à 158 inclusivement, et de 162 à la fin. — Égout entre les boulevarts et la rue de Paradis. — Conduite d’eau depuis les boulevarts jusqu’à la rue Saint-Laurent. — Éclairage au gaz (compe de Belleville).

Au no 112 est situé l’hospice Dubois. Cet établissement a été construit sur une partie de l’emplacement de la communauté des filles de la Charité. Supprimée en 1792, cette maison religieuse devint propriété nationale et fut vendue en plusieurs lots. Nous en tracerons l’historique à la rue de la Fidélité cette voie publique ayant été ouverte sur la plus grande partie des terrains dépendant de cette communauté.

Denis (rue Neuve-Saint-).

Commence à la rue Saint-Martin, nos 303 et 305 ; finit à la rue Saint-Denis, nos 386 et 388. Le dernier impair est 29 ; le dernier pair, 42. Sa longueur est de 215 m. — 6e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Denis.

Un plan de 1560 indique six maisons dans cette rue. Elle prit le nom des Deux-Portes sous Charles IX, en raison des portes Saint-Denis et Saint-Martin qui furent placées à cette époque aux-deux extrémités de cette voie publique. Ces portes ayant été reculées au milieu du XVIIe siècle, la rue quitta cette dénomination pour prendre celle de rue Neuve-Saint-Denis. — Une décision ministérielle du 23 prairial an VII, signée François de Neufchâteau, et une ordonnance royale du 21 juin 1826, ont fixé la largeur de cette voie publique à 8 m. Les maisons nos 3, 5, 7, 9, 21, 25 ; 12, 12 bis, 18, 20 et 40, ne sont pas soumises à retranchement. — Éclairage au gaz (compe Française).

Denis (rue Saint-).

Commence à la rue Pierre-à-Poisson, no 2, et à la place du Châtelet, no 3 ; finit aux boulevarts Bonne-Nouvelle, no 1, et Saint-Denis, no 19. Le dernier impair est 393 ; le dernier pair, 402. Sa longueur est de 1 349 m. — Du no 1 à 23, 4e arrondissement, quartier du Louvre ; de 25 à 145, 4e arrondissement, quartier des Marchés ; de 147 à 295, 5e arrondissement, quartier Montorgueil ; de 297 à la fin, 5e arrondissement, quartier Bonne-Nouvelle ; le no 2 est du 4e arrondissement, quartier du Louvre ; de 6 à 202, 6e arrondissement, quartier des Lombards ; de 204 à la fin, 6e arrondissement, quartier de la Porte-Saint-Denis.

L’ancien village nommé Catalocum prit la dénomination de Saint-Denis, lorsque le saint martyr qui avait prêché la foi chrétienne dans les Gaules y fut inhumé. Son tombeau vénéré attira bientôt un immense concours de fidèles. Le chemin qui conduisait à ce mausolée se couvrit bientôt d’habitations. Dès 1134 une rue remplaçait le chemin, elle aboutissait à la rue d’Avignon ; en cet endroit on voyait une porte de ville qui faisait partie de la deuxième enceinte de Paris. Vers 1197, la rue Saint-Denis atteignait la rue Mauconseil où se trouvait une porte de la troisième enceinte de Paris commencée en 1188, par ordre de Philippe-Auguste. En 1418, cette voie publique était presqu’entièrement bordée de constructions jusqu’à la rue des Deux-Portes, aujourd’hui Neuve-Saint-Denis ; là, s’élevait une porte qui faisait partie de la quatrième enceinte construite sous les rois Charles V et Charles VI ; enfin, sous Louis XIV, la rue Saint-Denis était bâtie dans toute l’étendue qu’elle occupe encore aujourd’hui. Quant aux dénominations qu’elle a successivement portées, des actes nous apprennent que la partie située entre la place du Châtelet et la rue de la Ferronnerie, s’appelait en 1284 la Sellerie de Paris ; en 1393, la Sellerie de la Grand’rue en 1311, la Grand’rue des Saints-Innocents ; elle prit ensuite dans toute son étendue le nom de la Grant-chaussée de Monsieur Saint-Denis, puis celui de Grant-rue Saint-Denis, et enfin simplement la dénomination de rue Saint-Denis. — Une décision ministérielle du 22 prairial an V, signée Benezech, et une ordonnance royale du 31 janvier 1837, ont fixé la moindre largeur de cette voie publique à 13 m. Les maisons ci-après ne sont pas soumises à retranchement : nos 1, 67, 75, 77, 105, 107, 109, 111, 177, 183, 193, 199, 201, 203, 205, 207, 225, 227, 229, 237, 245, 247, 263, 271, 273, 275, 277, 279, 281, 283, 285, 293, 297, 299, 301, 303, 313, 331, 337, 339, 341, 343, 355, 379, 393 ; 2, 22, 122, 124, 126, 128, 130, 136, 148, les deux propriétés à l’encoignure gauche de la rue de Rambuteau, 158, 164, 192, 224, 226, 240, 242, 244, 264, 266, 268, 270, 272, 320, 322, 342, 344, 356, 358, 360, 384, 400 et 402. — Égout, 1o entre la place du Châtelet et la rue du Caire ; 2o depuis la rue Sainte-Foy jusqu’aux boulevarts. — Conduite d’eau entre la place du Châtelet et la rue des Filles-Dieu. — Éclairage au gaz (compe Française).

C’était, par la rue Saint-Denis que les rois et les reines entraient solennellement dans Paris. Toutes les rues, sur leur passage, jusqu’à la cathédrale, étaient tapissées d’étoffes de soie et de draps camelotés. Des jets d’eau de senteur embaumaient l’atmosphère ; le vin, l’hypocras et le lait coulaient de toutes les fontaines. Les députés des six corps de marchands portaient le dais royal ; les corps des métiers suivaient, représentant en habits de caractère, les sept Péchés mortels, les sept Vertus et la Mort, le Purgatoire, l’Enfer et le Paradis. Des théâtres étaient dressés de distance en distance ; on y jouait des scènes tirées de l’ancien et du nouveau Testament. Des chœurs de musique se faisaient entendre dans les intermèdes. — Froissard nous apprend qu’à l’entrée d’Isabelle de Bavière, il y avait à la Port-aux-Peintres rue Saint-Denis, « un ciel nué et étoilé très richement, et Dieu par figure séant en sa majesté le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et dans ce ciel, petits enfants de chœur chantoient moult doucement en forme d’anges et lorsque la reine passa dans sa litière découverte, sous la porte de ce paradis, deux