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sance était un ponceau ou petit pont qui servait à traverser l’égout que la rue Saint-Louis couvre aujourd’hui. Dans un procès-verbal d’arpentage du 2 janvier 1624, on voit que la rue du Pont-aux-Choux était presque entièrement construite. — Une décision ministérielle à la date du 19 germinal an VIII, signée L. Bonaparte, a fixé la largeur de cette voie publique à 10 m. Les maisons nos 21, 14 et 20 sont alignées ; le surplus des constructions n’est soumis qu’à un faible retranchement. — Portion d’égout du côté de la rue Saint-Louis. — Éclairage au gaz (compe Lacarrière).

Christine (rue).

Commence à la rue des Grands-Augustins, no 12 et 14 ; finit à la rue Dauphine, nos 35 et 37. Le dernier impair est 11 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 96 m. — 11e arrondissement, quartier de l’École-de-Médecine.

L’hôtel et collége de Saint-Denis furent vendus en vertu d’un arrêt du parlement du 9 avril 1595. Les bâtiments furent démolis et sur une partie de leur emplacement, on traça deux rues qui furent bordées de constructions vers 1607. On donna à la première le nom de rue Dauphine ; la deuxième, ouverte sur une largeur de 5 m. 84 c., fut appelée rue Christine en l’honneur de Christine de France, seconde fille de Henri IV et de Marie-de-Médicis. Christine naquit en 1606, épousa en 1619 Victor-Amédée, duc de Savoie, et mourut en 1663.

Une décision ministérielle à la date du 8 nivôse an IX, signée Chaptal, a fixé la largeur de la rue Christine à 7 m. Les constructions du côté des numéros impairs sont alignées. Celles du côté opposé devront reculer de 1 m. 10 c. — Bassin d’égout. — Conduite d’eau depuis la rue Dauphine jusqu’à la borne-fontaine.

Christophe (rue Saint-).

Commence au parvis Notre-Dame et à la rue d’Arcole, no 24 ; finit à la rue de la Cité, no 51. Le côté gauche est bordé par les bâtiments de l’administration des Hospices. Le dernier pair est 18. Sa longueur est de 87 m. — 9e arrondissement, quartier de la Cité.

C’était en 1218, 1248 et 1265 la Regraterie. Guillot, vers l’an 1300, l’appela la grand’rue Saint-Christofle : elle tenait cette dénomination de l’église Saint-Christophe. — Une décision ministérielle du 13 ventôse an VII, signée François de Neufchâteau, a fixé la largeur de cette voie publique à 7 m. La maison à l’encoignure de la rue d’Arcole, celles nos 6, 8, 10, 18, la propriété à l’angle de la rue de la Cité et les bâtiments de l’administration des Hospices, sont alignés. — Conduite d’eau.

La charte de Vandemir de 690 nous apprend qu’à cette époque il existait, à l’endroit où fut depuis l’église Saint-Christophe, une chapelle dont l’abbesse se nommait Landetrude. Ce monastère avait été placé à la proximité de la principale église, afin que les religieuses prissent soin de ses ornements et de sa lingerie, suivant l’usage établi dans plusieurs cathédrales. D’autres femmes ayant été plus tard chargées de cet entretien, le monastère fut destiné par l’évêque de Paris à servir d’hôpital. L’historien Lebeuf pense que ce changement eut lieu immédiatement après le concile d’Aix-la-Chapelle, tenu en 817. Il est certain qu’en 829 les chanoines de la cathédrale étaient dans l’usage de laver les pieds des pauvres, dans ce lieu appelé Memoria Sancti-Christophi. La petite église ou chapelle était alors desservie, de semaine en semaine, par deux prêtres nommés par les chanoines de Notre-Dame. Le chapitre possédait la moitié de l’hospice de Saint-Christophe, l’évêque de Paris était propriétaire de l’autre ; mais sous le roi Robert, l’évêque Renaud donna l’établissement en entier à six chanoines, et peu après l’évêque Guillaume leur céda l’église elle-même. Elle fut rebâtie de 1494 à 1510, dans un style assez gracieux. Sauval rapporte : « qu’en 1502, il existait près de Saint-Christophe un pilier et carcan où fut attaché Guillaume Dubois, valet-boucher, le jour de Pasques, pour blasphèmes de Dieu, par lui faits et commis, et icelui gardé pendant qu’on disait la grand’messe, depuis huit heures jusqu’à onze. » L’église Saint-Christophe fut démolie en 1747, pour agrandir le parvis Notre-Dame. Une partie de son emplacement servit aussi à la reconstruction de la chapelle des Enfants-Trouvés.

Cirque-Olympique.

Situé boulevart du Temple, no 80. — 6e arrondissement, quartier du Temple.

Vers 1780, un anglais nommé Astley établit dans la rue du Faubourg-du-Temple, no 24, un manège et un spectacle de voltiges. Franconi père, chef d’une famille d’écuyers dont la réputation est européenne, le remplaça en 1784 et augmenta l’importance de ce théâtre, qui fut transféré, en 1802, dans le jardin des Capucines, et dans la rue du Mont-Thabor en 1807. Peu de temps après, MM Franconi fils retournèrent au cirque de la rue du Faubourg-du-Temple. Ce théâtre jouissait de la faveur du public, lorsqu’il fut détruit par un incendie dans la nuit du 15 au 16 mai 1826. Une nouvelle salle fut bâtie sur le boulevart du Temple et son ouverture eut lieu le 31 mars 1827. De tous les théâtres du boulevart du Temple, le Cirque-Olympique est sans contredit celui qui exerce l’influence la plus salutaire sur l’esprit de son public. Les pièces qu’on y représente sont tirées de nos annales et rappellent souvent la gloire militaire de la République et de l’Empire. On y joue quelquefois des féeries ; le luxe de leur mise en scène rivalise avec celui que déploient nos grands théâtres.

Le Cirque du boulevart du Temple est fermé pendant l’été ; c’est le moment où les écuyers, les clowns vont faire admirer au théâtre des Champs-Élysées leur force et leur agilité.

Théâtre du Boulevart. — Prix des places en 1843 : Avant-scènes et stalles du 1er rang, 4 fr. ; loges de face,