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Chevalier-du-Guet (place du).

Située entre les rues du Chevalier-du-Guet, no 1, et Perrin-Gasselin, no 7. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 10. Sa longueur est de 30 m. — 4e arrondissement, quartier du Louvre.

Elle faisait anciennement partie du territoire dit Perrin-Gasselin. Jusqu’au milieu du XVIe siècle cette place ne fut connue que sous cette dénomination générale, qu’elle quitta alors pour prendre celle du Chevalier-du-Guet. (Voir pour l’étymologie l’article suivant.) — Une décision ministérielle en date du 12 fructidor an V, signée François de Neufchâteau, avait fixé la largeur de cette voie publique à 9 m. 50 c. En vertu d’une ordonnance royale du 19 juillet 1840, cette largeur a été portée à 10 m. Les constructions du côté gauche sont soumises un retranchement qui varie de 50 c. à 1 m. 10 c. Celles du côté droit devront reculer de 80 c. à 1 m. 60 c. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Chevalier-du-Guet (rue du).

Commence à la place du même nom, no 2, et à la rue de la Vieille-Harengerie, no 1 ; finit à la rue des Lavandières, nos 16 et 18. Le dernier impair est 7 ; le dernier pair, 12. Sa longueur est de 47 m. — 4e arrondissement. Les impairs sont du quartier du Louvre ; les pairs, du quartier des Marchés.

En 1300 et jusqu’au milieu du XVIe siècle, c’était la rue Perrin-Gasselin. Le nom qu’elle porte maintenant lui vient d’une maison que le roi avait acquise pour y loger le commandant ou chevalier du guet. « Il y a grande apparence, dit Jaillot, que ce fut en conséquence de l’ordonnance du roi Jean, du 6 mai 1363, que cette maison fut achetée et destinée pour les chefs de cette compagnie. » — La rue du Chevalier-du-Guet n’a été ainsi nommée qu’au commencement du XVIIe siècle. — Une décision ministérielle du 12 fructidor an V, signée François de Neufchâteau, avait fixé la largeur de cette voie publique à 6 m. Cette largeur a été portée à 10 m., en vertu d’une ordonnance royale du 9 décembre 1838. Les maisons nos 4, 8 et 10 sont alignées. — Conduite d’eau. — Éclairage au gaz (compe Anglaise).

Il est parlé du guet de Paris dans les Olim du parlement (ce sont les plus anciens registres du royaume). Il y avait le guet assis et le guet royal. Les communautés des marchands et artisans étaient obligées de fournir un certain nombre d’hommes. Le chiffre en était fixé par le prévôt de Paris. Ces soldats, qui devaient se rendre à des corps-de-garde fixes, formaient ce qu’on appelait le guet assis. Le guet royal était ainsi nommé parce qu’il était composé de militaires entretenus aux frais du roi. Il comptait dans l’origine vingt sergents à cheval et vingt-six sergents à pied. Cette compagnie faisait les rondes. Le commandant est nommé Miles-Gueti, chevalier du guet, dans une ordonnance de saint Louis, de l’année 1254. Lorsque Charles VII supprima l’ordre de l’Étoile, sa majesté voulut qu’il fût conservé seulement dans la personne du chevalier du guet. Cette charge donnait de très belles prérogatives. Celui qui en était revêtu, pouvait entrer chez le roi à toute heure, et même en bottes. Il rendait compte directement à sa majesté et prenait ses ordres. Les officiers et archers qui composaient la compagnie avaient aussi beaucoup de privilèges. À la mort du sieur Choppin de Goussangré, dernier chevalier du guet, le roi, par arrêté du 31 mars 1733, ordonna le remboursement de sa charge à ses héritiers, ne jugeant pas à propos de lui donner un successeur. On réunit dans un seul officier le commandement de toutes les compagnies d’ordonnance, tant à pied qu’à cheval. À l’époque de la révolution, le guet de Paris se composait de 69 archers à pied, de 111 à cheval et d’une troupe d’infanterie de 852 hommes.

Cheval-Rouge (passage du).

Commence à la rue Saint-Martin, no 271 ; finit à la rue du Ponceau, no 19. — 6e arrondissement, quartier de la Porte Saint-Denis.

Bâti vers l’année 1800, il a pris son nom d’une enseigne.

Chevaux (marché aux).

Commence au boulevart de l’Hôpital, no 28 ; finit à la rue du Marché aux Chevaux. Le seul impair est 1 ; le dernier pair, 16. — 12e arrondissement, quartier Saint-Marcel.

Sous le règne de Henri III, un Marché-aux-Chevaux fut construit sur une partie de l’emplacement de l’hôtel des Tournelles. Cet établissement occupait en 1605 un terrain qui fait aujourd’hui partie du boulevart des Capucines.

Bureau de la ville. — « Veu le placet présenté au Roi, par François Baraujon son appotiquaire et vallet de chambre, affin d’avoir permission et pouvoir de faire construire et rétablir le mercredy de chacune septmaine, un second marché en l’un des fauxbourgs de ceste ville de Paris, comme Saint-Jacques, Saint-Victor, ou Saint-Marceau, pour y vendre et exposer chevaux et autres bestiaux à pied fourché. Veu le renvoy à nous faict par sa majesté, etc. Sommes d’avis, après avoir faict descente sur les lieux et au faux bourg Saint-Victor à son bout près la Croix-de-Clamart, que le marché que prestend establir le d. Baraujon, soit faiet et construit au dit lieu et au bout du d. faubourg, prosche la Croix-de-Clamart, etc. Fait au bureau de la ville le 12e avril 1639. » — Des lettres-patentes de 1659 registrées au parlement l’année suivante confirmèrent cet établissement. En 1760, on fit bâtir à l’une de ses extrémités un pavillon dont nous indiquerons la destination. Le roi voulant que ce marché ne pût être déplacé, ordonna au lieutenant-général de police d’en faire l’acquisition des sieur et dame Guil-