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LE PRINCIPE DE RELATIVITÉ

invariable, sont ainsi connexes et caractérisent la Mécanique rationnelle au point de vue cinématique.

Au contraire, admettre que la lumière se propage avec la même vitesse dans toutes les directions pour tous les systèmes de référence revient à dire que dans chacun de ces systèmes la correspondance des temps en des points différents, la synchronisation des horloges, est réalisée au moyen de signaux lumineux ou électromagnétiques (ondes de télégraphie sans fil) qui se propagent avec une vitesse finie, celle de la lumière. Le temps utilisé par chacun des groupes d’observateurs est ainsi le temps optique ou électromagnétique, et la vitesse de la lumière, qui intervient dans la définition même du temps, joue par là même un rôle particulier qui explique son introduction dans les formules des transformations (3) permettant de passer d’un système de référence à un autre.

L’affirmation que la vitesse de la lumière est la même pour tous les systèmes de référence revient donc à celle-ci : la seule mesure du temps qui soit accessible à l’expérience, le seul moyen que nous ayons de synchroniser des horloges à distance, nous est fourni par l’intermédiaire des signaux lumineux ou électromagnétiques. Nous posons en principe qu’aucun autre procédé expérimental ne pourra nous fournir une mesure différente par des observations intérieures au système matériel auquel nous sommes liés.

Le caractère arbitraire de la cinématique habituelle tient à ce qu’elle repose sur la possibilité d’une signalisation instantanée à distance, sans que l’expérience vienne autoriser une telle hypothèse.

Par opposition, la cinématique nouvelle prend directement appui sur les faits et ne fait intervenir dans la définition du temps lui-même que des possibilités expérimentales immédiates, telles que la syn-