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Traité populaire d’agriculture

mieux aux exigences de la culture du trèfle, qu’on peut aussi semer dans le seigle, le sarrasin, l’avoine, etc. De toutes les céréales, l’avoine est la moins propice.

La graine de trèfle employée à la semence ne doit pas être trop vieille. — Si elle est âgée de cinq à six ans, elle ne germe pas toujours.

Il n’est pas aisé de distinguer une bonne graine d’une mauvaise, d’en connaître l’âge : aussi, vaut-il toujours mieux produire soi-même la graine de trèfle nécessaire à la formation des prairies que de l’acheter du commerce.

Nous avons indiqué la manière de faire cette récolte à la page 332 de ce traité.

On peut toutefois, si les circonstances s’y prêtent, prendre le temps, avant d’acheter la graine, de s’assurer de sa faculté germinative.

On emploie le moyen suivant :

Sur un morceau de flanelle ou de drap qu’on tient constamment humide, on place, disons 100 graines de trèfle. La chaleur et l’humidité provoquent la germination des bonnes graines qu’on sépare alors de celles qui n’ont point germé. En les comparant entre elles, on détermine la valeur relative de la semence que l’on veut acheter ou que l’on veut employer.

La valeur de la semence détermine à son tour la quantité qu’il en faut répandre.

On sème le trèfle au printemps ; à l’automne, les chances de réussite sont considérablement diminuées. La semaille à cette époque est le plus souvent rendue impossible par l’enlèvement tardif des récoltes, par les gelées d’automne qui arrivent fréquemment avant que la terre soit couverte de neige. En pratique, on peut dire que la semaille d’automne doit céder le pas à celle du printemps qui offre toutes les chances de réussite que l’autre n’a point.