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Traité populaire d’agriculture

sème pour le fourrage ou pour l’amendement de la terre, la quantité de semence doit être augmentée.

4oLe sarrasin ne réclame pendant sa végétation aucun soin d’entretien ; la rapidité de sa croissance lui permet de prendre le dessus et de se défendre suffisamment contre les plantes nuisibles qui pourraient salir le terrain.

IV.La floraison du sarrasin s’effectue successivement ; toutes ses graines n’arrivent donc pas en même temps à maturité. Il en est qui sont déjà mûres quand les dernières fleurs ne font que de s’épanouir ; et sur la même tige, il y a, à la fois, des fleurs et des graines à toutes les périodes de leur développement. Il est impossible d’attendre que toutes soient mûres, car celles qui ont mûri les premières tombent bientôt d’elles-mêmes et sont perdues. Il faut donc choisir le moment où la tige est couverte de plus de graines ayant atteint leur maturité.

Ce moment choisi, il faut encore, en raison de la facilité avec laquelle ces graines tombent et se détachent, faire la récolte avec beaucoup de précaution. On ne coupe ou l’on n’arrache les tiges que le matin, lorsqu’elles sont encore humectées par la rosée, qui contribue à tenir les graines renfermées dans leurs capsules.

Il ne faut pas javeler le sarrasin ; ses feuilles et ses tiges vertes et charnues risqueraient de s’échauffer plutôt qu’elles ne sécheraient. On en fait, à mesure de la récolte, de petites gerbes que l’on met en ligne, debout, en les écartant par le pied et qu’on laisse ainsi pendant une quinzaine de jours, pour que la graine achève de mûrir. La pluie qui peut survenir, loin d’offrir du danger, hâte au contraire la maturation du grain.

Le battage doit se faire le plus promptement pos-