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10. Afin que vous marchiez d une manière digne de Dieu, lui plaisant en toutes choses, fructifiant en toutes sortes de bonnes œuvres, et croissant dans la science de Dieu ;

11. Corroborés de toute force par la puissance de sa gloire, de toute patience et de toute longanimité accompagnée de joie ;[1]

12. Rendant grâces à Dieu le Père qui nous a fait dignes d’avoir part à l’héritage des saints dans la lumière ;

13. Qui nous a arrachés de la puissance des ténèbres, et transférés dans le royaume du Fils de sa dilection,[2]

14. En qui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des péchés ;

15. Qui est l’image du Dieu invisible, le premier-né de toute créature.

16. Car c’est par lui que toutes choses ont été créées dans les cieux et sur la terre, les visibles et les invisibles, soit trônes, soit dominations, soit principautés, soit puissances : tout a été créé par lui et en lui ;[3]

17. Et lui-même est avant tous, et tout subsiste en lui.

18. Et lui-même est le chef du corps de l’Eglise ; il est le principe, le premier-né d’entre les morts, afin qu’en toutes choses il garde la primauté.[4]

19. Parce qu’il a plu an Père que toute plénitude habitât en lui ;[5]

20. Et par lui de se réconcilier toutes choses, pacifiant par le sang de sa croix, soit ce qui est sur la terre, soit ce qui est dans les cieux.

21. Et vous, qui autrefois étiez adversaires et ennemis en esprit par vos œuvres mauvaises,

22. Il vous a maintenant réconciliés dans le corps de sa chair par la mort, pour vous rendre saints, purs et irrépréhensibles devant lui ;

23. Si toutefois vous demeurez fondés et affermis dans la foi, et inébranlables dans l’espérance de l’Evangile que vous avez entendu, qui a été prêché à toute créature qui est sous le ciel, et dont j’ai été fait ministre, moi Paul,

24. Qui maintenant me réjouis dans mes souffrances pour vous, et accomplis dans ma chair ce qui manque aux souffrances du Christ, pour son corps qui est l’Eglise,[6]

  1. Col. 1,11 : Par la puissance de sa gloire, pour sa puissance glorieuse. Nous avons déjà fait remarquer que les Hébreux, aussi bien que les Grecs et les Latins, employaient fréquemment le substantif au lieu de l’adjectif, pour donner plus de force à l’expression.
  2. Col. 1,13 : La puissance des ténèbres, de Satan. Le royaume du Fils de son amour, de son Fils bien-aimé, par opposition au royaume détesté de Satan.
  3. Col. 1,16 : Voir Jean, 1, 3.
  4. Col. 1,18 : Voir 1 Corinthiens, 15, 20 ; Apocalypse, 1, 5.
  5. Col. 1,19 : Au Père. Le contexte prouve que ces mots sous-entendus. Voir le verset 12.
  6. Col. 1,24 : La passion de Jésus-Christ, considérée en elle-même, n’a rien d’imparfait, rien qui demande qu’on y supplée. Le Sauveur a parfaitement accompli l’œuvre de la réconciliation, et il n’a rendu l’esprit sur la croix qu’après avoir dit que tout était consommé. Mais si l’on l’envisage par rapport à l’homme, il en est autrement. Jésus-Christ en souffrant pour nous n’a pas prétendu nous dispenser de souffrir, de porter notre croix, d’expier nos fautes par la pénitence ; puisque, au contraire, il nous en a fait un commandement. Aussi saint Pierre nous a-t-il avertis que le Sauveur a souffert pour nous donner l’exemple, afin que nous suivions ses traces (voir 1 Pierre, 2, 21). On peut donc dire en ce sens, qu’il reste encore à Jésus-Christ quelque chose à souffrir, non dans sa personne, mais dans ses membres.