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les derniers ; car beaucoup sont appelés, mais peu sont élus.[1]

17. Or Jésus montant à Jérusalem prit à part les douze disciples et leur dit :[2]

18. Voilà que nous montons à Jérusalem, et le Fils de l’homme sera livré aux princes des prêtres et aux scribes, et ils le condamneront à mort.

19. Et ils le livreront aux gentils pour être moqué et flagellé et crucifié ; et le troisième jour il ressuscitera.

20. Alors la mère des fils de Zébédée s’approcha de lui avec ses fils, l’adorant et lui demandant quelque chose.[3]

21. Jésus lui dit : Que voulez-vous ? Elle lui répondit : Ordonnez que mes deux fils que voici soient assis, l’un à votre droite, l’autre à votre gauche, dans votre royaume.

22. Mais, répondant, Jésus dit : Vous ne savez ce que vous demandez. Pouvez-vous boire le calice que je vais boire ? Ils lui répondirent : Nous le pouvons.[4]

23. Il leur dit : Vous boirez en effet mon calice : mais d’être assis à ma droite ou à ma gauche, il ne m’appartient pas de vous l’accorder à vous, mais à ceux à qui mon Père l’a préparé.[5]

24. Or, entendant cela, les dix s’indignèrent contre les deux frères.[6]

25. Mais Jésus les appela à lui, et leur dit : Vous savez que les princes des nations les dominent, et que les grands exercent la puissance sur elles.[7]

26. Il n’en sera pas ainsi parmi vous ; mais que celui qui voudra être le plus grand parmi vous, soit votre serviteur ;

27. Et celui qui voudra être le premier parmi vous sera votre esclave.

28. Comme le Fils de l’homme n’est point venu pour être servi, mais pour servir et donner sa vie pour la rédemption d’un grand nombre.[8]

29. Lorsqu’ils sortaient de Jéricho, une grande foule le suivit :[9]

30. Et voilà que deux aveugles assis sur le bord du chemin, entendirent que Jésus passait ; et ils élevèrent la voix, disant : Seigneur, fils de David, ayez pitié de nous.

31. Et la foule les gourmandait

  1. Matth. 20,16 : Voir Matthieu, 19, 30 ; Marc, 10, 31 ; Luc, 13, 30. ― Ainsi les derniers, etc. Il semble au premier abord que la conclusion de cette parabole manque de justesse, et qu’il aurait fallu la terminer ainsi : Les derniers seront comme les premiers. C’est en effet le sens du texte original, où la particule de comparaison comme se trouve sous-entendue en vertu d’un hébraïsme que les auteurs du Nouveau-Testament ont souvent imité.
  2. Matth. 20,17 : Voir Marc, 10, 32 ; Luc, 18, 31.
  3. Matth. 20,20 : Voir Marc, 10, 35. ― La mère des fils de Zébédée s’appelait Salomé. Ses deux fils étaient saint Jacques le Majeur et saint Jean l’Evangéliste.
  4. Matth. 20,22 : Ce calice désigne les souffrances de Jésus-Christ.
  5. Matth. 20,23 : Pour attacher ses disciples à la foi dont ils ne comprenaient pas encore la vertu, le Sauveur remet à son Père ce qui regarde la gloire, et ne se réserve que de prédire et de distribuer les afflictions ; quoique cependant tout ce qui est au Père soit au Fils, et tout ce qui est au Fils soit au Père (voir Jean, 17, 10).
  6. Matth. 20,24 : Voir Marc, 10, 41. ― Or les dix ; c’est-à-dire les dix autres apôtres.
  7. Matth. 20,25 : Voir Luc, 22, 25.
  8. Matth. 20,28 : Voir Philippiens, 2, 7. ― D’un grand nombre ; c’est-à-dire de tous, de tout le monde (ce qui constitue en effet un grand nombre), comme l’explique saint Jean dans sa première épître (voir 1 Jean, 2, 2). On pourrait encore entendre cette expression de ceux-là seulement qui, par leur foi et leur conduite vraiment chrétienne, ont une part réelle aux mérites du Sauveur, mérites que les autres ont volontairement refusé de s’appliquer.
  9. Matth. 20,29 : Voir Marc, 10, 46 ; Luc, 18, 35.