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UN POÈTE OUBLIÉ
SAINT-CYR DE RAYSSAC


M. Théodore de Banville dit communément que les hommes ont besoin de poésie autant que de pain. Je serais tenté de le croire : les paysans, qui ne savent rien, savent des chansons et l’amour des vers est naturel aux personnes bien nées. Je l’ai bien vu l’autre jour quand j’ai reçu vingt lettres me demandant quel était ce Saint-Cyr de Rayssac dont j’avais cité un si beau sonnet[1].

J’ai goûté alors, je vous assure, plus de joie que je n’en avais encore éprouvé dans toute ma carrière littéraire. Je me suis dit : Il n’est donc pas tout à fait vain d’écrire ! Ces petits signes noirs que nous jetons sur le

  1. Le sonnet sur le Génie du sommeil éternel, voir plus haut, p. 84 de ce volume.