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Chap. II, 12.
Chap. III, 14.
IER ÉPÎTRE DE PIERRE.

12Ayez une conduite honnête au milieu des Gentils, afin que, sur le point même où ils vous calomnient comme si vous étiez des malfaiteurs, ils arrivent, en y regardant bien, à glorifier Dieu pour vos bonnes œuvres au jour de sa visite. 13Soyez donc soumis à toute institution humaine à cause du Seigneur, soit au roi, comme souverain,[1] 14soit aux gouverneurs, comme délégués par lui pour faire justice des malfaiteurs et approuver les gens de bien. 15Car c’est la volonté de Dieu que, par votre bonne conduite, vous fermiez la bouche aux insensés qui vous méconnaissent. 16Comportez-vous comme des hommes libres, non pas comme des hommes qui se font de la liberté un manteau pour couvrir leur malice, mais comme des serviteurs de Dieu. 17Rendez honneur à tous ; aimez tous les frères ; craignez Dieu ; honorez le roi. 18Vous, serviteurs, soyez soumis à vos maîtres avec toutes sortes de respects, non seulement à ceux qui sont bons et doux, mais encore à ceux qui sont difficiles. 19Car c’est une chose agréable à Dieu que ce soit en vue[2] de lui que l’on endure des peines infligées injustement. 20En effet, quel mérite y a-t-il si, après avoir fait une faute, vous supportez patiemment les coups ? Mais si, après avoir fait le bien, vous avez à souffrir et que vous le supportiez avec patience, voilà ce qui est agréable à Dieu.[3] 21C’est à quoi, en effet, vous avez été appelés, puisque le Christ aussi a souffert pour vous, vous laissant un modèle, afin que vous suiviez ses traces :[4] 22lui qui “n’a point commis de péché, et dans la bouche duquel il ne s’est point trouvé de fausseté” ;[5] 23lui qui, outragé, ne rendait point l’outrage ; qui, maltraité, ne faisait point de menaces, mais s’en remettait à celui qui juge avec justice ;[6] 24qui a lui-même porté nos péchés en son corps sur le bois, afin que, morts au péché, nous vivions pour la justice ; c’est “par ses meurtrissures que vous avez été guéris.”[7] 25Car “vous étiez comme des brebis errantes”, mais maintenant vous êtes revenus à celui qui est le pasteur et l’évêque de vos âmes.[8]


Vous de même, femmes, soyez soumises à vos maris, afin que, s’il en est qui n’obéissent pas à la prédication, ils soient gagnés sans la prédication, par la conduite de leurs femmes, 2rien qu’en voyant votre vie chaste et pleine de respect.[9] 3Que votre parure ne soit pas celle du dehors : les cheveux tressés avec art, les ornements d’or ou l’ajustement des habits ; 4mais, parez l’homme caché du cœur, par la pureté incorruptible d’un esprit doux et paisible : telle est la vraie richesse devant Dieu. 5C’est ainsi qu’autrefois se paraient les saintes femmes qui espéraient en Dieu, étant soumises à leurs maris. 6Ainsi Sara obéissait à Abraham, le traitant de Seigneur ; et vous êtes devenues ses filles, si vous faites le bien sans craindre aucune menace. 7Vous de votre côté, maris, conduisez-vous avec sagesse à l’égard de vos femmes, comme avec des êtres plus faibles, les traitant avec honneur, puisqu’elles sont avec vous héritières de la grâce qui donne la vie ; afin que rien n’arrête vos prières. 8Enfin qu’il y ait entre vous union de sentiments, bonté compatissante, charité fraternelle, affection miséricordieuse, humilité. 9Ne rendez point le mal pour le mal, ni l’injure pour l’injure ; bénissez, au contraire ; car c’est à cela que vous avez été appelés, afin de devenir héritiers de la bénédiction. 10“Celui qui veut aimer la vie et voir des jours heureux, qu’il garde sa langue du mal, et ses lèvres des paroles trompeuses ;[10] 11qu’il se détourne du mal, et fasse le bien ; qu’il cherche la paix et la poursuive. 12Car le Seigneur a les yeux sur les justes, et ses oreilles sont attentives à leurs prières ; mais la face du Seigneur est contre ceux qui font le mal.”

2. Chap. iii, 13 — iv, 19. : Comment tes fidèles doivent se comporter dans la persécution présente.
A. Être sans reproche (13-16) ; et à l’exemple du Christ souffrir volontiers l’injustice (17-22).

13Et qui pourra vous faire du mal, si vous êtes appliqués à faire le bien ?

14Que si pourtant vous souffrez pour la justice, heureux êtes-vous ! “Ne craignez point leurs menaces et ne vous laissez point troubler ;
  1. 13. Rom. xiii, 1.
  2. 19. En vue, litt. par la conscience de Dieu : ayant conscience que Dieu lui en fait un devoir.
  3. 20. Il ne s’agit pas ici de ceux qui sont persécutés pour la justice, comme dans iii, 14, mais des serviteurs, qui faisant le bien sont néanmoins maltraités.
  4. 21. Pour vous : Vulgate, et quelques manuscrits : pour nous.
  5. 22. Is. liii, 8.
  6. 23. Comp. Jean, viii, 15. Vulgate : se livrait à qui le jugeait injustement, à Pilate.
  7. 24. Is. liii, 11.
  8. 25. Is. liii, 6. Comp. Matth. xviii, 11-14, et paral. — Le pasteur : Hébr. xiii, 20 ; Jean, x, 11.
  9. III, 2. Ephés. v, 33. Cf. S. Augustin, Confessions, I. ix, c. 9, n. 19.
  10. 10. Ps. xxxiv (33), 13-17.