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Chap. IV, 3.
Chap. V, 10.
IIRE ÉPÎTRE aux CORINTHIENS

3Si notre Évangile est encore voilé, c’est pour ceux qui se perdent qu’il reste voilé, pour ces incrédules 4dont le dieu de ce siècle a aveuglé l’intelligence, afin qu’ils ne voient point briller la splendeur de l’Évangile, où reluit la gloire du Christ, qui est l’image de Dieu. 5Car ce n’est pas nous-mêmes que nous prêchons, c’est le Christ Jésus, comme Seigneur. Pour nous, nous nous disons vos serviteurs à cause de Jésus. 6Car Dieu, qui a dit : Que la lumière brille du sein des ténèbres, c’est lui qui a fait luire sa clarté dans nos cœurs, pour que nous fassions briller la connaissance de la gloire de Dieu, laquelle resplendit sur la face du Christ.

3. Chap. iv, 7 — vi, 10 : Les Apôtres dans l’exercice de leur ministère. — Vie dure et souffrante (iv, 7-12). Espérance de la résurrection glorieuse et de la récompense éternelle (13 — v, 10). Leur zèle stimulé par l’amour de Jésus-Christ pour tous (11-21). Dévouement dont S. Paul a fait preuve dans son ministère (vi, 1-10).

7Mais nous portons ce trésor dans des vases de terre, afin qu’il paraisse que cette souveraine puissance de l’Évangile vient de Dieu et non pas de nous. 8Nous sommes opprimés de toute manière, mais non écrasés ; dans la détresse, mais non dans le désespoir ; 9persécutés, mais non délaissés ; abattus, mais non perdus ; 10portant toujours avec nous dans notre corps la mort de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre corps. 11Car nous qui vivons, nous sommes sans cesse livrés à la mort à cause de Jésus, afin que la vie de Jésus soit aussi manifestée dans notre chair mortelle. 12Ainsi la mort agit en nous, et la vie en vous. 13Animés du même Esprit de foi, selon ce qui est écrit : “J’ai cru, c’est pourquoi j’ai parlé,” nous aussi nous croyons, et c’est pourquoi nous parlons,[1] 14sachant que celui qui a ressuscité le Seigneur Jésus, nous ressuscitera aussi avec Jésus, et nous présentera à lui avec vous. 15Car tout cela se fait à cause de vous, afin que la grâce, en se répandant avec abondance, fasse abonder l’action de grâces d’un plus grand nombre, à la gloire de Dieu. 16C’est pourquoi nous ne perdons pas courage ; au contraire, alors même que notre homme extérieur dépérit, notre homme intérieur se renouvelle de jour en jour. 17Car notre légère affliction du moment présent produit pour nous, au delà de toute mesure, un poids éternel de gloire,[2] 18nos regards ne s’attachant point aux choses visibles, mais aux invisibles ; car les choses visibles ne sont que pour un temps, les invisibles sont éternelles.


Nous savons, en effet, que, si cette tente,[3] notre demeure terrestre, vient à être détruite, nous avons une maison qui est l’ouvrage de Dieu, une demeure éternelle qui n’est pas faite de main d’homme, dans le ciel. 2Aussi gémissons-nous, dans cette tente, dans l’ardent désir que nous avons d’être revêtus de notre demeure céleste,[4] 3si du moins nous sommes[5] trouvés vêtus, et non pas nus. 4Car tant que nous sommes dans cette tente, nous gémissons accablés, parce que nous voulons, non pas ôter notre vêtement, mais revêtir l’autre par-dessus, afin que ce qu’il y a de mortel soit englouti par la vie.[6] 5Et celui qui nous a formés[7] pour cela, c’est Dieu, qui nous a donné les arrhes de l’Esprit. 6Étant donc toujours pleins d’assurance, et sachant que, aussi longtemps que nous habitons dans ce corps, nous sommes loin du Seigneur, 7— car nous marchons par la foi, et non par la vue, — 8dans cette assurance, nous aimons mieux déloger de ce corps et habiter auprès du Seigneur. 9C’est pour cela aussi que nous nous efforçons d’être agréable à Dieu, soit que nous demeurions dans ce corps, soit que nous le quittions. 10Car nous tous, il nous faut comparaître devant le tribunal du Christ, afin que chacun reçoive[8] ce qu’il a mérité étant dans

  1. IV, 13. Ps. cxvi (115), 1.
  2. 17. Comp. Rom. viii, 18.
  3. V, 1. Cette tente, le corps. — Un édifice, le corps glorieux des élus après la résurrection. Comp. I Cor. xv, 44 sv.
  4. 2. La Vulg. a mis in hoc (au neutre en grec, comme se rapportant à σκήνους du vers. 1), au lieu de in hac, scil. habitatione.
  5. 3. Si nous sommes, au jour de la parousie, au nombre de ceux qui seront trouvés vêtus, c.-à-d. non dépouillés par la mort de notre corps actuel (I Cor. xv, 50 sv. ; I Thess. iv, 14 sv.).
  6. 4. Explication du vers. 2. Accablés, par l’horreur instinctive de la mort, en ce que nous voudrions, non pas nous dépouiller de notre corps, mourir, mais, sans passer par la mort, nous revêtir, être revêtus d’un corps glorieux et immortel.
  7. 5. Nous a formés (Vulg. nous forme) pour cela.
  8. 10. Reçoive, sous la forme de récompense ou de châtiment, litt. les choses faites par le corps. le produit de son activité corporelle, le corps étant considéré comme l’organe de l’âme dans ses actes moraux, par conséquent pendant sa vie. Au lieu de τὰ διὰ, la Vulg. a lu τὰ ἴδιὰ, les choses propres du corps, ce qui est dû au corps.