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Chap. IX, 21.
Chap. IX, 43.
ACTES DES APÔTRES.

21Tous ceux qui l’entendaient étaient dans l’étonnement et disaient : “N’est-ce pas lui qui persécutait à Jérusalem ceux qui invoquent ce nom, et n’est-il pas venu ici pour les conduire chargés de chaînes aux princes des prêtres ?” 22Cependant Saul sentait redoubler son courage, et il confondait les Juifs de Damas, leur démontrant que Jésus est le Christ.[1]

23Après un temps assez considérable, les Juifs formèrent le dessein de le tuer, 24mais leur complot parvint à la connaissance de Saul. On gardait les portes jour et nuit, afin de le mettre à mort. 25Mais les disciples le prirent pendant la nuit et le descendirent par la muraille, dans une corbeille.[2]

26Il se rendit à Jérusalem, et il cherchait à se mettre en rapport avec les disciples ; mais tous le craignaient, ne pouvant croire qu’il fût disciple de Jésus. 27Alors Barnabé, l’ayant pris avec lui, le mena aux Apôtres, et leur raconta comment sur le chemin Saul avait vu le Seigneur, qui lui avait parlé, et avec quel courage il avait, à Damas, prêché le nom de Jésus. 28Dès lors Saul allait et venait avec eux dans Jérusalem, et parlait avec assurance au nom du Seigneur. 29Il s’adressait aussi aux Hellénistes et disputait avec eux ; mais ceux-ci cherchaient à le mettre à mort. 30Les frères, l’ayant su, l’emmenèrent à Césarée, d’où ils le firent partir pour Tarse.

III. — TRAVAUX APOSTOLIQUES DE S. PIERRE, INCORPORATION DES GENTILS À L’ÉGLISE.
A. — S. Pierre visite les Églises : miracles opérés par lui à Lydda et à Joppé.

[IX, 31-43]

31L’Église était en paix dans toute la Judée, la Galilée et la Samarie, se développant et progressant dans la crainte du Seigneur, et elle se multipliait par l’assistance du Saint-Esprit.[3]

32Or il arriva que Pierre, visitant les saints de ville en ville, descendit vers ceux qui demeuraient à Lydda. 33Il y trouva un homme appelé Enée, couché sur un lit depuis huit ans : c’était un paralytique. 34Pierre lui dit : “Enée, Jésus-Christ te guérit ; lève-toi, et fais toi-même ton lit.” Et aussitôt il se leva. 35Tous les habitants de Lydda et de Saron le virent, et ils se convertirent au Seigneur.

36Il y avait à Joppé, parmi les disciples, une femme nommée Tabitha,[4] en grec Dorcas : elle était riche en bonnes œuvres et faisait beaucoup d’aumônes. 37Elle tomba malade en ce temps-là, et mourut. Après l’avoir lavée, on la déposa dans une chambre haute. 38Comme Lydda est près de Joppé, les disciples ayant appris que Pierre s’y trouvait, envoyèrent deux hommes vers lui pour lui adresser cette prière : “Ne tarde pas de venir jusque chez nous.” 39Pierre se leva et partit avec eux. Dès qu’il fut arrivé, on le conduisit dans la chambre haute, et toutes les veuves l’entourèrent en pleurant, et en lui montrant les tuniques et les vêtements que faisait Dorcas pendant qu’elle était avec elles. 40Pierre fit sortir tout le monde, se mit à genoux et pria ; puis, se tournant vers le cadavre, il dit : “Tabitha, lève-toi !” Elle ouvrit les yeux, et ayant vu Pierre, elle se mit sur son séant. 41Pierre lui tendit la main et l’aida à se lever. Et ayant appelé les saints et les veuves, il la leur présenta vivante. 42Ce prodige fut connu dans toute la ville de Joppé, et un grand nombre crurent au Seigneur. 43Pierre demeura quelque temps à Joppé, chez un corroyeur nommé Simon.

  1. 22. Le voyage de Saul en Arabie (Gal. i, 17) doit se placer dans le laps de temps assez considérable indiqué par le vers. 23.
  2. 25. Un assez grand nombre de manuscrits ont “ses disciples” οἱ μαθηταὶ αὐτοῦ. Ce pronom ne peut se rapporter qu’à Jésus, et non à S. Paul qui n’eut jamais de disciples au sens propre du mot. Peut-être faut-il lire avec plusieurs cursifs αὐτὸν. “Les disciples le prirent…” — II Cor. xi, 33.
  3. 31. Par l’assistance, litt. par l’exhortation intérieure du Saint-Esprit, disposant les âmes à embrasser la religion chrétienne. Vulgate : et elle était remplie de la consolation du Saint-Esprit.
  4. 36. Tabitha, en araméen, et Dorcas, en grec, signifient gazelle.