Page:La Sainte Bible, trad Crampon, édition 1923.djvu/1441

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
NOUVEAU TESTAMENT
_______

ÉVANGILE selon S. MATTHIEU
_______



PREMIÈRE PARTIE.
[I – II.]

ENFANCE DE JÉSUS.
Chap, i-ii. Généalogie de Jésus (i, 1-17). Sa conception et sa naissance (i, 18-25). — Adoration des Mages (ii, 1-12). Fuite en Égypte et retour (ii, 13-23).


Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham[1]. 2Abraham engendra Isaac ; Isaac engendra Jacob ; Jacob engendra Juda et ses frères ; 3Juda, de Thamar, engendra Pharès et Zara ; Pharès engendra Esron ; Esron engendra Aram ; 4Aram engendra Aminadab ; Aminadab engendra Naasson ; Naasson engendra Salmon ; 5Salmon, de Rahab, engendra Booz ; Booz, de Ruth, engendra Obed ; Obed engendra Jessé ; Jessé engendra le roi David[2].

6David engendra Salomon, de celle qui fut la femme d’Urie[3] ; 7Salomon engendra Roboam ; Roboam engendra Abias ; Abias engendra Asa ; 8Asa engendra Josaphat ; Josaphat engendra Joram ; Joram engendra Ozias ; 9Ozias engendra Joathan ; Joathan engendra Achaz ; Achaz engendra Ezéchias ; 10Ezéchias engendra Manassé ; Manassé engendra Amon ; Amon engendra Josias ; 11Josias engendra Jéchonias et ses frères, au temps de la déportation à Babylone[4].

12Et après la déportation à Babylone, Jéchonias engendra Salathiel ; Salathiel engendra Zorobabel ; 13Zorobabel engendra Abiud ; Abiud engendra Éliacim ; Éliacim engendra Azor ; 14Azor engendra Sadoc ; Sadoc engendra Achim ; Achim engendra Éliud ; 15Éliud engendra Eléazar ; Eléazar engendra Mathan ; Mathan engendra Jacob ; 16Et Jacob engendra Joseph, l’époux de Marie, de laquelle est né Jésus, qu’on appelle Christ[5]. 17Il y a donc en tout quatorze générations depuis Abraham jusqu’à David, quatorze générations depuis David jusqu’à la déportation à Babylone, quatorze générations depuis la déportation à Babylone jusqu’au Christ[6].

18Or la naissance de Jésus-Christ arriva ainsi. Marie, sa mère, étant fiancée à Joseph, il se trouva, avant qu’ils eussent habité ensemble, qu’elle avait conçu par la vertu du Saint-Esprit[7]. 19Joseph, son

  1. La table généalogique de Jésus-Christ qui ouvre le Nouveau Testament, est comme le lien qui rattache l’ancienne alliance à la nouvelle (Gen. xii, 3 ; xviii, 18 ; II Sam. vii, 12 ; Luc, iii, 23-38).
  2. Jessé : le nom du père de David, en hébreu Ischat, a été transcrit Isai par S. Jérôme (I Sam. xvi, 1) ; mais les Septante ont lu Ιεσσαι, d’où Jessé dans les parties les plus anciennes de la Vulgate.
  3. Plusieurs mss. répètent ici “le roi” : “Le roi David engendra Salomon.”
  4. Jéchonias ou Joachim, petit-fils de Josias, n’a pas de frères nommés dans l’Écriture, tandis que Joakim, son père, en eut trois, dont deux régnèrent (II Rois, xxiii, 30 - xxiv, 17 ; I Par. iii, 15). Peut-être faudrait-il lire ici, avec quelques manuscrits : Josias engendra Joakim et ses frères ; Joakim engendra Jéchonias au temps de la déportation à Babylone.
  5. Christ du grec Χριστος ; répond au mot hébreu maschîah, d’où l’on a fait Messie, et signifie oint. Christ et Messie sont donc des appellations identiques pour le sens.
  6. S. Matthieu a voulu enfermer toute la généalogie de J.-C. dans un cadre symétrique, dont chaque période, composée de 14 générations, reproduisît 2 fois le nombre 7, sacré chez les Juifs ; et, en cela, il n’a fait que suivre la coutume des Orientaux, qui, pour aider la mémoire, divisaient les généalogies en groupes artificiels, omettant sans scrupule quelques anneaux de la chaîne. On trouve les trois séries de 14 générations, soit en intercalant Joakim (note du vers. 11), soit en comptant deux fois Jéchonias qui, engendré avant la transmigration et engendrant après, forme en quelque sorte une double personne par rapport à cet événement.
  7. Fiancée. Les fiancés n’habitaient point ensemble ; mais le lien qui les unissait était si étroit, qu’on les désignait déjà sous les noms de mari et de femme, et qu’il fallait pour le rompre, un écrit de répudiation, comme s’il se fût agi d’époux véritables (Deut. xxii, 24). Un an après les fiançailles, on conduisait en grande cérémonie la fiancée dans la maison de son époux, et le mariage était complet.