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QUARANTE-HUITIÈME RUNO

sommaire.
Le vieux Wäinämöinen fabrique une nasse gigantesque, afin de prendre le brochet qui a dévoré le feu. — Pêche extraordinaire. — Invocations et conjurations. — Le brochet est pris, et le fils du soleil lui ouvre le ventre. — Il y trouve l’étincelle de feu, qui s’échappe aussitôt et produit d’horribles ravages. — Wäinämöinen et surtout Ilmarinen en subissent les atteintes. — Wäinämöinen se précipite à la poursuite du feu dont il réussit à s’emparer, et il ramène ainsi la chaleur et la lumière dans Wäinölä. — Ilmarinen guérit ses brûlures grâce au concours des frimas et de la glace, et recouvre sa santé d’autrefois.


Le vieux, l’imperturbable Wäinämöinen, le runoia éternel, conçut la pensée, forma le dessein de fabriquer une nasse en fil de lin, de préparer une pêche magnifique.

Il prit la parole et il dit : « Est-il quelqu’un qui puisse semer le lin, et l’enfouir dans la terre ? Je voudrais, maintenant, fabriquer une nasse, une grande nasse à cent mailles, pour prendre le pauvre poisson, pour mettre à mort l’infortuné brochet. »

Il était un lambeau de terre en friche, au milieu d’un vaste marais, entre deux troncs d’arbre.

On creusa au pied des troncs, et l’on y trouva de la graine de lin, dans la réserve d’un ver de terre, dans les provisions du ver de Tuoni[1].

Il était un petit tas de cendres, un amas de suie aride,

  1. Voir page 100, note 4.