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quarante-deuxième runo

Puis, il prit la parole et il dit : « Ô vague, retiens ton fils, enchaîne ton enfant ; ô Ahto, calme les flots, Vellamo, modère la furie des ondes, afin qu’elles ne s’élèvent point par dessus les bords de mon navire !

« Fuis vers le ciel, ô vent, gagne les hauteurs des nuages, retourne aux lieux de ton origine, auprès de ta famille, de tes parents, de tous ceux de ta race ; ne renverse point mon navire, ne le précipite point au fond de la mer ; renverse plutôt les arbres dans la forêt destinée à être défrichée, renverse les moulins sur les collines[1]. »

Le joyeux Lemminkäinen, le beau Kaukomieli dit : « Ô aigle, viens de Turja[2] et apporte trois de tes plumes, ô corbeau, apportes-en deux pour servir de soutien au petit navire ! »

Et Lemminkäinen exhaussa lui-même ses bords, il y ajouta des planches étrangères, à la hauteur d’une brasse, en sorte que la vague fut impuissante à les franchir.

Ainsi, les bords du navire se trouvèrent suffisamment élevés pour résister aux terribles violences de la tempête, pour soutenir l’assaut des grandes vagues, à travers les tourbillons orageux, les flots escarpés.

  1. Les moulins à vent.
  2. Voir page 74, note 1.