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VINGT-NEUVIÈME RUNO.

sommaire.
Lemminkäinen se rend dans l’île de Saari. — Il y excite l’admiration par la puissance magique de ses chants. — Une généreuse hospitalité lui est offerte. — Il passe sa vie dans les plaisirs et les exploits amoureux. — Toutes les jeunes filles, toutes les veuves succombent à ses séductions. — Une seule, une vieille et pauvre fille est dédaignée par lui. — Elle s’en venge en lui dressant des embûches. — Tout le peuple de l’île se soulève contre lui. — Il est contraint de fuir. — Une tempête le surprend en pleine mer. — Il fait naufrage et gagne à la nage une île isolée, où on lui donne un bateau avec lequel il poursuit son voyage. — Arrivé dans son pays, il trouve sa maison brûlée, sa mère disparue. — Il la retrouve au fond d’un bois. — Il la console et lui raconte ce qu’il a fait durant son séjour à Saari.


Le joyeux Lemminkäinen, le beau Kaukomieli, remplit de vivres son sac de voyage ; il prit du beurre d’été pour la première année, de la viande de porc pour la seconde, puis il se hâta de se dérober par la fuite ; il se mit précipitamment en route, et il dit : « Je pars, maintenant, je pars pour trois étés, pour cinq années entières ; j’abandonne les champs aux ravages des vers ; je laisse les bois comme lieu de repos aux lynx ; je livre les plaines aux courses des rennes, les espaces nouvellement défrichés aux piétinements des oies.

« Adieu donc, ô ma bonne mère ! Lorsque le peuple de Pohjola, la grande foule de Pimentola[1], se pré-

  1. Voir page 51, note 2.