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vingt-troisième runo

hors de la maison pour regarder la lune, pour observer les étoiles !

« Quand Otawa se lève, la tête tournée vers le sud, la queue vers le nord, le moment est venu pour toi de quitter la couche de ton jeune époux, de te séparer de ton jeune fiancé, pour tirer le feu de la cendre, pour en extraire les charbons, pour souffler sur les éclats de bois et les allumer habilement, sans les répandre autour du foyer.

« Mais, s’il ne reste plus de feu sous la cendre, si tous les charbons sont éteints, adresse-toi doucement à ton bien-aimé, à ton bel époux : Donne-moi du feu, mon cher époux, donne-moi du feu, ma jolie fraise !

« Et quand il t’aura donné un petit caillou de silex, un petit morceau d’amadou, fais aussitôt jaillir l’étincelle, et allume la päret[1], sur son chevalet. Puis, va nettoyer l’étable, porte la pâture aux bestiaux. Déjà, la vache de ta belle-mère mugit, le cheval de ton beau-père hennit, la vache de ta belle-sœur secoue ses entraves, le veau de ton beau-frère brame ; ils soupirent après celle qui leur donnera le foin, qui leur distribuera le trèfle.

« Parcours l’étable et la basse-cour, le corps incliné, donne la paille aux vaches, la boisson aux pauvres veaux[2], le foin choisi aux poulains, le foin délicat aux agneaux ; ensuite, ne traite point durement les porcs, ne repousse point du pied les petits cochons ; remplis l’auge pour les porcs, remplis l’auge pour les petits cochons.

« Mais, ne perds point ton temps dans l’étable, ne t’y attarde point inutilement. Quand tu l’auras nettoyée, quand tu auras distribué leur ration aux bestiaux, hâte-toi d’en sortir ; reviens comme un ouragan de neige[3]

  1. Voir page 90, note 1.
  2. Aux veaux malades.
  3. Avec la rapidité de l’ouragan.