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LE KALEVALA

les anciennes : abandonner l’amour de ton père pour te contenter de l’amour de ton beau-père ; faire des révérences plus profondes, prodiguer les bonnes paroles.

« Tu devras prendre de nouvelles habitudes et oublier les anciennes : abandonner l’amour de ta mère pour te contenter de l’amour de ta belle-mère ; faire des révérences plus profondes, prodiguer les bonnes paroles.

« Tu devras prendre de nouvelles habitudes et oublier les anciennes : abandonner l’amitié de ton frère pour te contenter de l’amitié de ton beau-frère ; faire des révérences plus profondes, prodiguer les bonnes paroles.

« Tu devras prendre de nouvelles habitudes et oublier les anciennes : abandonner l’amitié de ta sœur pour te contenter de l’amitié de ta belle-sœur ; faire des révérences plus profondes, prodiguer les bonnes paroles.

« Si le vieillard est comme un loup dans son coin[1], si la vieille est comme un ours dans la chambre, si le beau-frère est comme un serpent sur le seuil, si la belle-sœur est comme un clou dans la maison, tu n’en dois pas moins leur témoigner un respect et une déférence semblables à ceux que tu témoignais à ton père, que tu montrais à ta mère, sous le toit de ton enfance.

« Il faudra, désormais, que tu aies l’esprit pénétrant, la tête solide, la pensée toujours attentive, l’intelligence toujours ouverte ; il faudra que le soir, tu aies l’œil prompt pour prendre soin du feu, que le matin, tu aies l’oreille alerte pour entendre le chant du coq. Quand le coq chante une première fois, et avant qu’il ait chanté une seconde fois, c’est le moment, pour les jeunes, de se lever, pour les vieux, de goûter le repos.

« Et si le coq ne chante point, si l’oiseau du père de famille ne fait point entendre sa voix, que la lune te serve de coq, qu’Otawa[2] te donne le signal ! Va donc, souvent,

  1. Note de Wikisource : Référence à une note qui n’existe pas : Voir page 70, note 1.
  2. Voir page 8, note 1.