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SIXIÈME RUNO.

sommaire.
Wäinämöinen se dirige vers Pohjola. — Joukahainen, qui n’a pas oublié les humiliations dont il l’a accablé, et qui brûle de se venger, l’attend sur la route armé de son arc. — Sa mère cherche en vain à le détourner de son dessein. — Joukahainen tire sur Wäinämöinen, mais il atteint seulement son cheval, qui s’abat et entraîne le héros dans la mer, où il devient le jouet d’une violente tempête. — Joukahainen se vante auprès de sa mère de son sinistre exploit.

Le vieux, l’imperturbable Wäinämöinen résolut d’aller dans la région glacée, dans la sombre Pohjola. Il prit un cheval léger comme la paille, svelte comme une tige de pois[1] ; il mit un frein à sa bouche d’or, une bride à son cou d’argent[2], puis il monta sur son dos et s’élança dans l’espace.

Il longea les bois de Wäinölä, les marais de Kalevala. Le coursier bondit ; il franchit les villages, il dévore les chemins, il traverse les golfes vastes et profonds, sans que l’eau mouille son sabot, sans que son pied effleure la surface humide.

Or, le jeune Joukahainen, le maigre garçon de Laponie, nourrissait depuis longtemps dans son cœur une

  1. Le texte finnois dit semblable à un brin de paille, à une tige de pois, olkisen, Hernevartisen. Comparaison qui pourrait également s’appliquer à la couleur de la robe de l’animal.
  2. Voir page 15, note 1.