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PROLÉGOMÈNES A LA MÉTAPHYSIQUE
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l’autre. Quelle est donc la solution ? Ces objets ne sont peut-être pas des représentations des choses telles qu’elles sont en elles-mêmes, et telles que l’entendement pur les connaîtrait, mais ce sont des intuitions sensibles, c’est-à-dire des phénomènes dont la possibilité repose sur le rapport de certaines choses inconnues en soi à quelque autre chose, c’est-à-dire à notre sensibilité. L’espace est donc la forme de l’intuition externe par rapport à cette sensibilité, et la détermination interne de chaque espace n’est possible que par la détermination du rapport externe à l’espace entier, dont celui-là est une partie (au rapport avec le sens externe) ; c’est-à-dire que la partie n’est possible que par le tout, ce qui n’a jamais lieu avec les choses en soi comme objets de l’entendement pur, mais seulement avec les simples phénomènes. Nous ne pouvons donc rendre intelligible par aucune notion particulière la différence des choses semblables et égales, mais cependant asymétriques (incongruenter) ; nous ne le pouvons que par le rapport à la main droite et à la gauche, qui regarde immédiatement une intuition.


première observation.

La mathématique pure, et surtout la géométrie pure ne peut avoir de réalité objective que sous la condition de ne se rapporter qu’à des objets sensibles, à l’égard desquels le principe est : que notre représentation sensible n’est point une représentation des choses en elles-mêmes, mais seulement de la manière