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LE PROCÈS


servi ; il y encarte les pièces qui ont été connues de Du Paty. Il renferme ensuite le tout dans une enveloppe en papier bulle non scellée ; lui-même, il y écrit les mots : « dossier secret », et met son paraphe au dos, au crayon bleu[1]. Puis, devant Gribelin, qui l’y aurait retrouvé « les yeux fermés[2] », il dépose le pli dans l’armoire de fer, lui en fait remarquer la place : le tiroir du coffre.

Si Sandherr quitte un jour le service, et si Henry ne lui succède pas, Sandherr instruira le futur chef de l’existence du petit dossier qui fut communiqué seulement aux juges[3], mais sans lui rien révéler de l’ordre donné par Mercier et par Boisdeffre, de le détruire.

Ainsi surnagea l’instrument du crime.

  1. C’est la description du dossier secret telle que la donnent Picquart (Cass., I, 134), Henry (Procès Zola, I, 225 et 358), et Gribelin (Procès Zola, I, 157, et 327 ; Cass., I, 433). — Voir Appendice XVII.
  2. Cass., I, 431, Gribelin.
  3. Revision, I, 121 ; Cass., I, 143 ; Rennes, I, 384, Picquart.