XVII
sandherr et picquart
Picquart a très bien vu que le dossier secret avait été reclassé : « J’ai des raisons de croire, dit-il, qu’il y a eu classement du dossier secret dans une enveloppe sur laquelle Henry avait écrit lui-même : Dossier secret… Gribelin doit être parfaitement au courant de cela[1]. »
En effet, Gribelin dépose : « En le mettant à la place qu’il occupait, le commandant Henry me l’avait montré, en me disant : « Voilà le dossier des pièces secrètes qui se rapportent à l’affaire Dreyfus. Si jamais on vous le demande vous saurez où il est[2]. » Et plus loin quand il raconte comment Picquart lui demanda le dossier : « Je savais où était ce dossier dans l’intérieur du coffre, et ainsi j’ai pu l’en retirer, pour ainsi dire, les yeux fermés[3]. » De même, à Rennes[4] : « J’avais vu déposer le dossier secret, par le commandant Henry, à la place où il se trouvait en 1894. »
Devant la Cour de cassation, à une époque[5] où la communication des pièces secrètes aux juges n’était pas encore établie, Gribelin dit ne pas se souvenir à quelle date Henry le lui avait remis ; il croit « qu’il y a de grandes chances pour que ce soit avant le jugement[6] ». Mais il n’osa pas reprendre ce mensonge à Rennes et n’y fit mention d’aucune date.
D’ailleurs, au procès Zola, quand Me Clemenceau demande à Henry à quelle date il a fait ce dossier, « à un mois près », « si c’était au temps de la direction de Sand-