ment pour lui, pour ces « sales macaronis d’Italiens ».
Ainsi mis en garde, à la fois par ses chefs et par son collègue, Schwarzkoppen s’expliqua avec Esterhazy et le somma de lui prouver qu’il était vraiment officier. Esterhazy n’éprouva aucun embarras, dit à l’Allemand qu’il n’avait qu’à se trouver, tel jour, à tel endroit, et qu’il l’y verrait, en uniforme et à cheval, galoper familièrement au côté d’un général[1].
Schwarzkoppen vint, au jour indiqué, au rendez-vous, et il y eut la preuve que, sur ce point, Esterhazy ne lui avait pas menti[2].
Il chercha également à rassurer son État-Major. On connaît le mémento dont le brouillon fut ramassé par la femme Bastian[3]. Schwarzkoppen y disait « son absolue certitude » que son espion avait des relations avec le bureau des Renseignements ; on l’avait connu, déjà, « quelque part ailleurs ». (En Tunisie, Esterhazy avait fréquenté beaucoup chez l’attaché militaire allemand, Bulow, éveillant déjà le soupçon.) Cependant, il ne se dissimulait pas le danger qu’il courait à conduire personnellement l’affaire. Danger d’autant plus grand qu’Esterhazy manquait de prudence, venait lui-même à l’ambassade, en plein jour.
L’attaché militaire avait tout caché à l’ambassadeur[4] ; le comte de Munster ne savait rien de la misé-
- ↑ Cass., I, 469, Trarieux. — Voir, p. 268, la lettre du colonel de Foucault sur les confidences qu’il reçut de Cuers : « Le service allemand des Renseignements avait trouvé à Paris un officier supérieur français ou soi-disant tel. »
- ↑ Schwarzkoppen refusa de nommer à Panizzardi le général qu’accompagnait Esterhazy.
- ↑ Voir t. I, 34 et 352.
- ↑ Je tiens le fait du comte de Munster lui-même. Schwarzkoppen expliqua à Panizzardi qu’il n’avait rendu compte qu’au général de Schlieffen.