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conformément è ce qui est dit dans le premier livre des Rois : « Les enfants d’Héli étaient des enfants de Déliai qui ne connaissaient pas Dieu ;» 1 Sa. 2, 12 ; et ailleurs : ce Celui qui garde le précepte ne connaîtra point de parole mauvaise ; » Ecc. 8, 5 ; et le Seigneur dit aux pêcheurs : « Retirez-vous de moi, vous qui faites des œuvres d’iniquité, je ne vous ai jamais connus. » Mat. 7, 23. D’autre part, il est dit du Seigneur : Dieu le Père, « pour l’amour de nous, a rendu victime du péché celui qui ne connaissait point le péché. » 2 Co. 5, 21. Le roi, l’Ange du grand Conseil, dont il est question dans notre texte, c’est le Sauveur, qui périt pour le peuple incrédule, que les douleurs saisirent comme une femme en travail. C’est qu’Israël, quand il croyait obtenir l’empire, fut dévasté tout-à-coup, et, comme une femme en travail ne peut éviter la douleur, il ne put échapper à l’armée qui assiégeait Jérusalem ni différer le moment de la captivité qui le menaçait. Qu’on lise les Écritures, et l’on n’y trouvera jamais que les saintes femmes, à l’exception de Rachel, aient enfanté avec douleur ; Rachel, parce qu’elle était encore en route et sur l’hippodrome, c’est-à-dire « la lice des chevaux », que l’on vend en Égypte, enfanta un fils de douleur, que son père, plus tard, appela fils de la droite. Gen. 35, 1 ss. D’Eve, chassée du paradis sous le coup de cette menace : « Vous enfanterez dans les douleurs », Gen. 3, 16, il est rapporté qu’elle enfanta dans la douleur. La femme de Phinées, s’étant affaissée et ne pouvant se relever comme celle dont l’Évangile dit qu’elle fut liée par le diable, enfanta en apprenant la ruine de l’arche de Dieu et du peuple. 2 Sa. 4. Sara, qui était sainte, et dans la vieillesse, s’écria, quand Isaac fut né : « Dieu m’a donné un sujet de ris et de joie, et quiconque l’apprendra s’en réjouira avec moi. » Gen. 21, 6. Par conséquent, les douleurs qui s’emparèrent de la tour du troupeau sont les douleurs de la mort, qui entourèrent le Sauveur lui-même, mais ne purent prévaloir sur lui, comme il l’atteste lui-même dans le psaume dix-sept : « Les douleurs de la mort m’ont environné, les torrents de l’iniquité m’ont rempli de trouble et j’ai été affligé par les douleurs de l’enfer. Quelques-uns pensent que cette tour environnée de nuages, que la fille de Jérusalem, doit s’entendre de la céleste Jérusalem, qui est la mère des saints et dont l’Apôtre a dit : « Vous vous êtes approchés de la montagne de Sion et de la cité du Dieu vivant, de la céleste Jérusalem. » Heb. 12, 22. Elle est dans le deuil tant que ses fils ne lui sont pas ramenés, qu’elle n’a ni roi ni conseillers, et les douleurs la saisissent comme une femme en travail ;, parce qu’elle a enfanté en vain, puisqu’elle voit un si grand nombre de ses enfants mis à mort.
« Affligez-vous et tourmentez-vous, fille de Sion, comme une femme qui enfante, parce que