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de la Mésopotamie, de la Judée, de la Cappadoce, du Pont et de l’Asie, de la Phrygie et de la Pamphylie, de l’Égypte et de cette partie de la Lybie qui est près de Cyrène, des étrangers venus de Rome, des Juifs et des prosélytes, des Crétois et des Arabes. Ne vous semble-t-il pas qu’ils se hâtèrent vers la montagne, ceux à qui il fut dit : « Suivez-moi, et je ferai de vous des pécheurs d’hommes », Mat. 4, 19-20, et qui suivirent à l’instant le Sauveur ? L’Écriture rapporte aussi que Jacques et Jean, ayant quitté leur barque, leur père et les flots du monde, se hâtèrent d’aller à cette montagne, et que Matthieu le publicain accourut, dès qu’il lui fut dit : « Suivez-moi. » Mat. 9, 1 ss. L’Évangile prouve encore l’empressement des peuples, quand il atteste que de nombreuses foules de la Galilée, de la Décapole et de Jérusalem, de la Judée et d’au-delà du Jourdain suivirent Jésus, qui les guérit. Outre que les peuples se hâteront, de nombreuses nations iront aussi vers cette montagne, tout l’univers embrassant la foi au Sauveur, et elles diront, en s’excitant les unes les autres à se rallier à l’étendard du divin gibet : « Venez, montons à la montagne du Seigneur. » Il faut monter, si l’on veut parvenir à Jésus-Christ, et monter jusqu’à la maison du Dieu de Jacob, jusqu’à l’Église, qui est la maison de Dieu, la colonne et le fondement de la vérité. Nous avons déjà vu que Jacob est la figure du Sauveur : « Jacob est mon serviteur, je prendrai sa défense. » Isa. 41, 8 et 42, 1. Les nations, après avoir dit : « Venez, montons à la montagne du Seigneur et à la maison du Dieu de Jacob », ajouteront : « Afin que sa voie nous soit enseignée », soit par les Anges commis à la garde des Églises, sait par les Écritures saintes, qui indiquent d’avance la voie du Seigneur et annoncent celui qui a dit : « Je suis la voie. » Jn. 14, 6. « Nous marcherons dans ses sentiers », qui sont les Apôtres par qui nous avons cru en Jésus-Christ ; car c’est de Sion qu’est sortie la loi spirituelle, et de Jérusalem qu’est passée aux Gentils la parole de Dieu, qui exercera son jugement sur plusieurs peuples, puisque le Père a donné au Fils tout pouvoir de juger. Jn. 5, 22. Il châtiera un grand nombre de nations, jusqu’aux pays les plus éloignés ; car le Seigneur surprend les sages dans leur habileté, il connaît les pensées des sages et il sait qu’elles sont vaines. Psa. 93, 11. 11 exerce son jugement sur les peuples, en séparant ceux qui sont dignes de salut de ceux qui en sont indignes, et dans son avènement tout désir de guerre se changera en amour de la paix : ses glaives seront transformés en socs de charrues, le fer des lances sera forgé pour faire des faux, toute nation cessera de combattre contre une autre nation ; Isa. 2, 4 ; nul n’approuvera l’art de combattre, la nécessité de combattre n’existant plus ; il régnera une paix si profonde, que chacun sera en sécurité, non-seulement dans les villes, mais aussi dans