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et autres semblables, – noms de vertus dont la volonté des parents fait le prénom de leurs enfants.

LIVRE I


« Parole du Seigneur qui fut adressée à Michée de Morasthi, au temps de Joathan, d’Achaz et d’Ezéchias, roi de Juda, et dont il eut la vision contre Samarie et Jérusalem », Mic. 1, 1, ou, d’après les Septante, « au sujet de la vision qu’il eut contre Samarie et Jérusalem. » La parole du Seigneur fut donc adressée à Michée, après le temps d’Osée, d’Amos et d’Isaïe, qui prophétisèrent sous le règne d’Ozias ; par où nous voyons que Michée ne prophétisa point au temps d’Ozias, mais sous son fils Joathan, après lequel régna Achas, qui eut lui-même pour successeur son fils Ezéchias, sous lequel les Assyriens emmenèrent les dix tribus en captivité. 2 Ro. 18. C’est pourquoi, conformément à l’histoire et à la chronologie de la captivité, parce Samarie, capitale d’Israël, fut prise la première, et ensuite Jérusalem, capitale de Juda, le préambule de la prophétie s’annonce d’abord contre Samarie, et puis contre Jérusalem. Pour ce qui a trait au sens mystique, Samarie signifiant toujours les hérésies et Jérusalem l’Église, la parole du Seigneur s’adresse à l’âme humble et au cohéritier du Christ, au sujet des dogmes pervers, et aussi au sujet de l’Église, pour les péchés qu’elle peut avoir commis ; c’est là la matière et l’ordre de tout le volume. Pour Samarie et les dix tribus, qui se séparèrent de la race de David sous le roi Jéroboam, 1 Ro. 12, elles sont bien la figure des hérétiques : toute l’Ecriture en fait foi, et notamment le prophète Osée, et ce livre même de Michée, qui appelle les hérétiques impies et les enfants de l’Église pécheurs, puisque nous y lisons de suite après : « Quelle est l’impiété de Jacob ? n’est-ce point Samarie ? Quel est le péché de Juda ? n’est-ce point Jérusalem ? » Telle est du moins la version des Septante ; quant à ce que porte le texte hébreu, je le rapporterai plus loin. Les hérétiques ne cessent de mettre leur confiance dans l’apparente élévation de leurs doctrines, et de mépriser la foi simple de l’Église ; c’est ce qui est dit aussi ailleurs : « Malheur à ceux qui méprisent Sion et qui mettent leur confiance dans la montagne de Samarie I » Amo. 6, 1 ; « car c’est de Sion que sortira la loi, et de Jérusalem la parole du Seigneur. » Isa. 2, 3. Or, Samarie s’est fabriqué