de celui qui est impur souille tout ce qu’il touche. Et alors Aggée, passant sous silence dans sa réponse la conséquence de la première question, que la viande sanctifiée ne peut sanctifier les autres aliments, et ne prenant l’occasion de ce qu’il veut dire que dans la seconde question s’écrie : « Ainsi est ce peuple, ainsi est cette nation devant ma face, dit le Seigneur. » Tout ce que touchera et que m’offrira celui que le contact d’un cadavre a rendu impur, sera impur. Le sens littéral est celui-ci : O peuple, qui, lorsqu’il n’y a que l’autel de construit, et tandis que ma maison est en ruines, m’offrez des hosties sur l’autel, et vous imaginez que ces victimes et ces viandes peuvent vous sanctifier, sachez que vous êtes moins sanctifié par des hosties qui, le temple étant détruit, ne pourront vous servir de rien, que souillé par toutes vos œuvres, par toutes vos actions, à cause de votre négligence, quand vous consacrez plutôt vos efforts à construire votre maison qu’à édifier la mienne. Sans doute, ce qui est offert sur l’autel est saint ; mais vos hosties ne vous sanctifieront point, tandis que vous serez rendu impur parce que vous habitez dans des bas-fonds et que vous demeurez au milieu des œuvres mortes. Voilà pour le sens historique ; toutefois, dans ces considérations ont été déjà tirées les grandes lignes de l’interprétation selon l’esprit.
Au figuré, disons que si un fidèle qui a immolé l’agneau sans tache et d’une année, et qui est revêtu de Jésus-Christ, prend de ces viandes, qu’il les lie dans l’extrémité de son vêtement, et que cette extrémité même touche le pain des Écritures, lequel affermit le cœur de ceux qui croient ; ou un aliment cuit, les épîtres apostoliques qui mettent en morceaux, pour ainsi dire, et font cuire les viandes de l’ancienne loi pour les donner à manger ; ou de ce vin qui réjouit le cœur de l’homme ; ou de cette huile qui répand la joie sur la face de l’auditeur ; ou tout autre mets, comme le lait dont sont nourris les Corinthiens, 1Co. 3, 2, et les légumes qui sont la nourriture des faibles, Rom. 14, 2, et les autres mets semblables, il ne résultera pas de là que toute âme à qui on donnera ces aliments les mangera aussitôt quoique comme étant sanctifiés. La parole sainte sanctifie ceux qui l’entendent, non point parce qu’on la leur dit, mais parce qu’ils la reçoivent : il y a beaucoup d’auditeurs de la loi, mais peu la pratiquent. Je crois, en outre, que tous les aliments dont j’ai parlé ne sont point sanctifiés pour ceux qui les mangent par le contact du vêtement, parce qu’ils ne sont touchés que par l’extrémité du manteau, et que ces viandes sanctifiées n’ont en elles ni sang, ni veines, ni nerfs. De même donc que l’extrémité du vêtement du Seigneur et un léger contact ne sanctifie pas, à moins que celui qui mange les chairs de l’agneau n’en boive aussi le sang : de môme, d’autre part, les impurs au contact d’un mort, c’est-à-dire des doctrines perverses, quelles qu’elles soient, doivent nécessairement