la colombe », entendu l’Église rassemblée d’entre les nations ; et dans Nahum, c’est au monde que nous avons appliqué le sens figuré de la prophétie. Au sujet du monde d’ailleurs, il n’est pas difficile de dire que, lorsque les Éthiopiens auront été blessés par le glaive du Seigneur, que Dieu aura étendu sa main contre l’Aquilon, et qu’il aura perdu l’Assyrien, prince de ce monde, ce monde lui-même périra avec son prince ; il sera réduit à la solitude, la plus extrême ; il n’inspirera de compassion à personne, et tous, à l’occasion de sa ruine, siffleront et battront des mains.
Il semble tout d’abord que ce soit un blasphème de dire, au sujet de l’Église, qu’elle sera déserte et comme une terre sans chemins, que les bêtes habiteront en elle, et qu’ensuite il lui sera dit avec insulte : Voici la ville plongée dans le mal, qui habitait dans l’espérance, et qui disait dans son cœur : « Moi je suis, et après moi il n’y en a point d’autre. Gomment a-t-elle été changée en un désert, en un pâturage des bêtes ? » Mais celui qui s’arrêtera attentivement à cette parole de l’Apôtre : « Dans la suite il viendra des temps difficiles et périlleux : il y aura des hommes amateurs d’eux-mèmes, avares, fiers, superbes, médisants, désobéissants à leurs parents, ingrats, impies, dénaturés, sans affection, calomniateurs, intempérants, inhumains, ennemis des gens de bien, traîtres, insolents, enflés d’orgueil, ayant plus d’amour pour la volupté que pour Dieu, qui auront une apparence de piété, mais qui en renonceront la vérité et l’esprit ; » 2Ti. 3, 1 et seqq. ; et aussi à ce qui est écrit dans l’Évangile que l’iniquité s’étant multipliée, la charité de plusieurs se refroidira, au point qu’en ce temps-là s’accomplira cette prophétie : « Quand le Fils de l’homme viendra, pensez-vous qu’il trouve un peu de foi sur la terre ? » Luc. 18, 8, ne s’étonnera point de l’extrême désolation de l’Église, et que sous le règne de l’Antéchrist, elle soit changée en solitude 5 et livrée aux bêtes, et qu’elle ait à souffrir tous les maux qu’annonce ici le prophète. Puisque Dieu, à cause de leur infidélité, bien loin d’épargner les rameaux naturels, les a brisés, qu’il a changés les fleuves en désert, les sources d’eaux, en fontaines impuissantes à désaltérer, et la terre fertile, en monceaux de sel, à cause de la malice de ses habitants, pourquoi, d’autre part, ceux dont il a été dit : Il a changé le désert en étangs d’eaux, et la terre sans eaux en sources d’eaux et il y a fait habiter ceux qui y ont faim », etc, et que, de l’olivier sauvage, il a greffés sur la racine de l’olivier franc, ne les renverserait-il pas et ne les réduirait-il point à la soif qui pesait sur eux autrefois, dans le cas où, s’éloignant de leur Créateur, ils oublieraient ses bienfaits pour adorer l’Assyrien ?
Bien que cette prophétie puisse s’entendre en