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COMMENTAIRES SUR LE PROPHÈTE MICHÉE EN DEUX LIVRES.

PROLOGUE.


Michée, sur lequel je désire à présent dicter des Commentaires, est, dans l’ordre des douze Prophètes, le troisième d’après les Septante, tandis qu’il est le sixième d’après l’hébreu, et suit Jonas, qui vient après Abdias, en sorte qu’Amos soit le troisième et Joël le second, à la suite d’Osée, qui est le premier chez les uns et chez les autres. Par conséquent, placé pour ainsi dire au cœur du volume, il doit contenir de profonds mystères, et la parole de Dieu, qui descend toujours vers les Prophètes, est descendue aussi vers Michée, dont le nom veut dire humilité ; vers Michée de Morasthi, qui est encore de nos jours une petite bourgade de la Palestine, non loin de la ville d’Eleuthéropolis, et dont le nom se traduit en notre langue par héritier. Et il est bien vrai que l’humilité, la première de toutes les vertus, naît de l’espérance de l’héritage du Seigneur ; non pas l’humilité qui vient de la conscience des péchés, mais celle qui est une vertu, et dont il est dit : « Humiliez-vous sous la main puissante de Dieu, afin qu’il vous élève au temps de sa visite ; » 1 Pi. 5, 6 ;… « celui qui s’abaisse, sera élevé ;» Luc. 18, 14 ;… « l’orgueil précède la ruine de l’âme, et l’humilité précède sa gloire ;» Pro. 16, 18 ; et Notre-Seigneur : « Apprenez de moi que je suis doux et humble de cœur. » Mat. 11, 29. De même que chez nous on appelle les enfants de surnoms votifs, comme pour les mettre sous les auspices d’une vertu, comme sont les mots de vainqueur,