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jouir du bonheur véritable et solide, et pour que la vue du Christ soit notre récompense. Bienheureux ceux qui sont purs de cœur, car ils verront Dieu ! (Mt. 5,8) Purifions donc notre conscience, réglons notre existence avec soin, afin qu’après avoir marché pendant cette vie dans le sentier de toutes les vertus, nous méritions de recueillir la récompense de nos efforts actuels dans l’éternité future, par la grâce et la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, auquel, ainsi qu’au Père et au Saint-Esprit, gloire, puissance et honneur, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

TRENTE-SEPTIÈME HOMÉLIE.


Dieu dit à Abram : « Je suis le Dieu qui t’ai tiré du pays des Chaldéens, pour te donner cette terre, afin que tu la possèdes. – Et il répondit : « Seigneur, mon Maître, à quoi reconnaîtrai-je que je dois la posséder ? » (Gen. 15,7)

ANALYSE.

  • 1. Différence entre la Bible et les livres profanes : la Bible renferme beaucoup de pensées en Peu de mots, c’est le contraire pour les livres profanes. – 2. Gage que Dieu donne à Abraham de l’accomplissement de ses promesses. – 3. Dieu prédit à Abraham la captivité de ses descendants dans la terre d’Égypte. – 4. Confirmation de l’alliance. Dieu indique à Abraham les limites qu’atteindra l’empire qui sera un jour fondé par sa postérité. – Exhortation. Il faut plutôt s’occuper d’orner l’âme que le corps.


1. La puissance de l’Écriture sainte est immense et ses paroles renferment un trésor de pensées. Il faut donc nous appliquer à l’étudier avec soin pour en retirer des avantages étendus. Aussi le Christ nous a donné ce précepte : Sondez les Écritures (Jn. 5,39) ; c’est-à-dire, ne nous bornons pas à une simple lecture, mais scrutons profondément les Écritures pour en saisir le vrai sens. Tel est l’usage de l’Écriture ; elle présente beaucoup d’idées dans peu de mots. Ce sont des instructions divines et non humaines, aussi diffèrent-elles complètement de la sagesse humaine, et je vais vous dire comment. D’un côté, c’est-à-dire dans la sagesse humaine, on ne songe, qu’à l’arrangement des mots ; de l’autre côté, c’est tout le contraire. L’Écriture ne tient aucun compte de la beauté des expressions ni de leur disposition : toutes ses paroles tirent leur beauté de l’épanouissement de la grâce divine. D’un côté, au milieu d’un immense bavardage, on rencontre à peine quelques idées ; de l’autre, comme vous le savez, une phrase très-courte est souvent un texte suffisant pour tout un sermon. Aussi hier, après avoir lu notre texte et en avoir commencé l’explication, nous avons trouvé une telle richesse de pensées que nous n’avons pas pu aller plus loin pour ne pas surcharger votre mémoire et de peur que la fin du sermon ne vous en fit oublier le commencement. Aussi je vais revenir sur ce sujet et rattacher le discours d’hier à celui d’aujourd’hui, afin que vous ne sortiez pas d’ici sans avoir entendu développer toute la lecture. Mais, je vous en prie, accordez-nous toute votre attention : car si la peine est pour nous, le profit est pour