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car elle était nue, nue et défigurée. La reine se tenait à ta droite avec un vêtement enrichi d’or. Ce n’est pas le vêtement qu’il désigne, mais la vertu. Il ne dit pas, vêtue d’or ; attention ! L’expression est riche et profonde. Il ne dit pas, vêtue d’or, mais avec un vêtement enrichi d’or. Comprenez bien. Un vêtement d’or, est tout entier d’or ; mais un vêtement enrichi d’or, a des parties d’or, d’autres, de soie. Pourquoi donc ne donne-t-il pas à la fiancée un Vêtement d’or, mais un vêtement enrichi d’or ? Soutenez avec soin votre attention. Le Prophète entend par là la constitution de l’Église, constitution variée. En effet, notre vie à tous n’est pas uniforme ; à l’un la virginité, à l’autre le veuvage, à cet autre les exercices de la piété le vêtement de l’Église, c’est la constitution de l’Église. 15. Donc Notre-Seigneur, sachant bien que, s’il nous proposait une seule et même route, un grand nombre vivraient dans une molle langueur, nous a proposé des routes diverses. Tu ne peux pas suivre la virginité ? prends la route du mariage unique. Tu ne peux pas te contenter d’un mariage unique ? eh bien ! suis la route où se trouvent les deux mariages. Tu ne peux pas suivre la continence ? suis la route de l’aumône. Tu ne peux pas suivre l’aumône ? suis la route du jeûne. Tu ne peux pas aller.par ce chemin ? viens par celui-ci. Celui-ci ne te va pas ? viens par cet autre. Voilà pourquoi le Prophète n’a pas dit un vêtement d’or, mais enrichi d’or. Un vêtement est de soie, ou de pourpre, ou d’or. Vous ne pouvez pas être vêtu d’or, portez un vêtement de soie. Je vous accueille, seulement soyez vêtu. Voilà pourquoi Paul dit à son tour : Si l’on élève sur ce fondement un édifice d’or, d’argent, de pierres précieuses. (1Co. 3,12) Vous ne pouvez pas être pierre précieuse ? soyez de l’or. Vous ne pouvez pas être de l’or ? soyez de l’argent, seulement montrez-vous sur un fondement. Et maintenant ailleurs : Autre est l’éclat du soleil, autre l’éclat de la lune, autre encore, l’éclat des étoiles. (1Co. 15,41) Vous ne pouvez pas être le soleil ? soyez la lune. Vous ne pouvez pas être la lune ? soyez une étoile. Vous ne pouvez pas être une grande étoile ? Eh bien, soyez-en une petite, seulement montrez-vous dans le ciel. Vous ne pouvez pas être vierge ? Mariez-vous avec la continence, seulement soyez dans l’Église. Vous ne pouvez pas vous passer de richesses ? faites l’aumône, seulement soyez dans l’Église, seulement soyez vêtu, seulement soyez soumis à la reine. Vêtement enrichi d’or, vêtement varié. Je ne vous ferme pas la route ; car l’abondance des vertus a rendu facile l’administration du roi. Recouverte d’un vêtement enrichi d’or, d’une robe variée. La variété est dans son costume. Pénétrez, si vous le voulez bien, dans la profondeur de cette expression, considérez le vêtement enrichi d’or. Voyez : les uns sont des moines, les autres, sous les lois d’un mariage austère, ne le cèdent pas de beaucoup aux premiers ; d’un côté sont maintenant ceux qui n’ont connu qu’une fois le mariage, d’un autre, les veuves dans la fleur de l’âge. Pourquoi dit-on le paradis ? pourquoi ce jardin varié ? C’est qu’on y trouve la diversité des fleurs et des arbres, les perles en grand nombre. Il y a un grand nombre d’étoiles, mais un seul soleil ; un grand nombre de vies, mais un seul paradis ; un grand nombre de temples, mais un seul paradis ; un grand nombre de temples, mais une seule mère. On appelle telle chose le corps, telle autre chose les yeux, telle autre chose encore le doigt, mais tous nous ne faisons qu’un. Car c’est la même chose, le petit, le grand, le moindre. La vierge a besoin de celle qui a connu le mariage, car la vierge vient du mariage, qu’elle ne méprise donc pas le mariage. La vierge est la racine du mariage. Tout est ensemble lié, les petites choses aux grandes, les grandes aux petites. La reine se tenait à ta droite, avec un vêtement enrichi d’or, avec une robe variée. (Psa. 44,10) Le reste maintenant : Écoute, ma fille. Celui qui te conduit à ton époux, te dit que tu sors pour aller trouver l’époux qui t’est supérieur par la substance, supérieur par la nature. C’est moi qui te conduis à ton époux. Écoute, ma fille. Est-elle donc tout de suite devenue son épouse ? oui, assurément. Car il n’y a rien ici pour le corps. Il se l’est fiancée comme une épouse ; il la chérit comme une fille ; il en a soin comme d’une servante, il la conserve comme une vierge ; il l’entoure d’un mur comme un jardin ; il est le membre qui la sert ; la tête, qui prévoit pour elle ; la racine qui la, rend féconde ; le berger gui la conduit dans les pâturages ; l’époux qui s’attache à elle ; le propitiateur plein d’indulgence ; la brebis qui se laisse immoler ; l’époux qui conserve la beauté de son épouse, le mari qui veille à tous ses intérêts. Ici les pensées abondent, sachons mettre