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DEUXIÈME HOMÉLIE.


La femme est liée à la loi aussi longtemps que vit son mari ; que  si son mari s’endort, elle est libre de se marier à qui elle voudra, mais souvent dans le Seigneur, Cependant elle sera plus heureuse si elle demeure comme elle est. (1Co. 7, 39-40). Et de l’acte de répudiation.

ANALYSE.


  • 1° Qu’il est défendu d’épouser une femme répudiée. – Les lois da monde ne peuvent prévaloir contre la loi divine.
  • 2° Motifs ; de la loi mosaïque concernant la répudiation. – Transition à la loi nouvelle.
  • 3° Adultère de l’homme qui épouse une femme répudiée. – Adultère de l’homme marié qui commet la fornication avec une femme quelconque.
  • 4° Sagesse de Paul : sa condescendance pour la faiblesse humaine. – Compensations attachées même, en ce monde, à la constance dans le veuvage.
  • 5° Comment s’opère la purification de l’âme. – Exhortation.


1. L’autre jour, le bienheureux Paul nous formulait la loi du mariage, et nous en exposait les vrais principes ; vous avez entendu ce qu’il écrivait, ce qu’il disait aux Corinthiens : Quant aux choses dont vous m’avez écrit, il est avantageux à l’homme de ne toucher aucune femme. Mais, à cause de la fornication, que chaque homme ait sa femme, et chaque femme son mari. (1Co. 7, 1-2) Aussi avons-nous consacré nous-même tout (entretien à ces paroles. Or aujourd’hui il faut encore que nous revenions sur le même sujet puisque Paul nous en parle encore aujourd’hui. En effet, vous avez entendu avec quelle force il nous crie : La femme est liée à la loi aussi longtemps que vit son mari ; que si son mari s’endort, elle est libre de se marier à qui elle voudra, mais seulement, selon le Seigneur. Cependant elle sera plus heureuse si, selon mon conseil, elle demeure comme elle est : or, je pense que, j’ai, moi aussi, l’Esprit dit Seigneur. (1Co. 7, 39-40) Attachons-nous donc à ses pas encore aujourd’hui, et entretenons-nous de ce sujet ; car en marchant sur la trace de Paul, c’est vraiment le Christ que nous suivrons en sa personne, puisque l’Apôtre a écrit constamment, non par lui-même, mais sous la dictée du Seigneur. En effet, ce n’est pas une affaire de peu d’importance qu’un mariage selon les règles ; et mille infortunes attendent ceux qui n’en usent point comme il convient. La femme, qui est une auxiliaire, devient parfois un ennemi secret. Le mariage, qui est un port, peut aussi devenir un écueil, non en vertu de sa nature propre, mais par la faute de ceux qui ne savent pas en faire un bon usage. En effet, l’époux qui se conforme aux lois conjugales trouve dans sa maison, dans sa femme, une consolation, un asile contre tous les maux, publics ou autres, qui peuvent le frapper. Au contraire, celui qui traite légèrement et sans réflexion, cette seule affaire, quand la place publique serait pour lui sans orages, ne verra plus en rentrant chez lui que récifs et rochers dangereux. Il faut donc, puisqu’il y va pour nous de si grands intérêts, apporter une grande attention à ces paroles ; il faut que celui qui veut prendre femme commence par se conformer en cela aux lois de Paul, disons mieux, aux lois