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vérité de tout notre cœur ; c’est ainsi que nous obtiendrons la royauté des cieux ; puissions-nous tous entrer dans ce partage, par la grâce et par la bonté de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui appartient, comme au Père, comme au Saint-Esprit, la gloire, maintenant et toujours, et dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il.

HOMÉLIE XXX.


JE VOUS ÉCRIS CECI, ÉTANT ABSENT, AFIN DE N’AVOIR PAS LIEU, LORSQUE JE SERAI PRÉSENT, D’USER AVEC RIGUEUR DE LA PUISSANCE QUE LE SEIGNEUR M’A DONNÉE POUR ÉDIFIER ET NON POUR DÉTRUIRE. (XIII, 10)

Analyse.

  • 1. Saint Paul cherche, dans ses lettres, à inspirer la terreur, pour être dispensé de punir en réalité. – Qu’est-ce que se réjouir. – De la joie d’une bonne conscience.— Du saint baiser.
  • 2. Apostrophe aux impudiques profanant les temples de Jésus-Christ.— Sur la grâce, l’amour, la communication du Père, du Fils et du Saint-Esprit.— Le Saint-Esprit est de la même essence que le Père et le Fils.
  • 3. Dieu nous prouve son amour, surtout lorsqu’il nous commande de l’aimer. – Passages de l’Écriture qui témoignent de l’amour d’un Dieu attentif à tous nos intérêts, jusqu’à s’oublier lui-même pour nous.


1. Il s’est aperçu qu’il a parlé rudement, surtout à la fin dl sa lettre. En effet, il avait commencé par dire : « Moi, Paul, moi-même, je vous conjure par la douceur, et par la modestie de Jésus-Christ, moi qui étant présent parais bas parmi vous, au lieu qu’étant absent, j’agis envers vous avec hardiesse. Je vous prie, afin que, lorsque je serai présent, je ne sois point obligé d’user avec confiance de cette hardiesse qu’on m’attribue envers quelques-uns qui s’imaginent que nous nous conduisons selon la chair. Ayant en notre main le pouvoir de punir toute désobéissance lorsque vous aurez satisfait à tout ce que l’obéissance demande de vous ». Et encore : « J’appréhende qu’en arrivant auprès de vous, je ne vous trouve pas tels que je voudrais, et que vous ne me trouviez pas tel que vous voudriez » ; et encore : « Qu’ainsi Dieu ne m’humilie lorsque je serai arrivé auprès de vous, et que je ne sois obligé d’en pleurer a plusieurs qui, ayant déjà péché, n’ont pas fait pénitence de leur fornication et de leur impureté ». (2Cor. 10,1-2.6 ; 12, 20-21) Ensuite il avait ajouté : « Je vous ai prévenus et je vous préviens encore, au moment de vous aller voir, j’ai beau être loin de vous, je vous écris maintenant que, si je reviens, je ne pardonnerai pas. Est-ce que vous voulez éprouver le Christ qui parle en moi ? » (2Cor. 13,2-3) Après ces paroles et beaucoup d’autres, sévères, incisives, amères, où il les harcèle, il sent le besoin de justifier tout ce qu’il a dit : « Je vous écris ceci, étant absent, afin de n’avoir pas lieu, lorsque je serai présent, d’user avec rigueur… » Je veux que ma rigueur soit tout entière dans mes lettres, je ne tiens pas à la mettre dans mes actions ; je veux que mes épîtres soient violentes, afin que les menaces y restent, sans aboutir à l’effet. Toutefois il donne, en se justifiant, une explication faite pour inspirer la terreur ; il montre que ce n’est pas lui qui doit punir, que c’est Dieu lui-même, car il ajoute : « De la puissance que le Seigneur m’a donnée » ; et maintenant il montre que son désir n’est