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Animaux de chaque mois. La brebis est consacrée au mois de janvier ; le cheval, au mois de février ; la chèvre, au mois de mars ; le bouc, au mois d’avril ; le taureau, au mois de mai ; le chien, au mois de juin ; le cerf, au mois de juillet ; le sanglier, au mois d’août ; l’âne, au mois de septembre ; le loup, au mois d’octobre ; la biche, au mois de novembre ; le lion, au mois de décembre.

Oiseaux de chaque mois. Le paon est consacré au mois de janvier ; le cygne, au mois de février ; le pivert, au mois de mars ; la colombe, au mois d’avril ; le coq, au mois de mai ; l’ibis, au mois de juin ; l’aigle, au mois de juillet ; le moineau, au mois d’août ; l’oie, au mois de septembre ; la chouette, au mois d’octobre ; la corneille, au mois de novembre ; l’hirondelle, au mois de dédécembre.

Arbres de chaque mois. Le peuplier est l’arbre de janvier ; l’orme, de février ; le noisetier, de mars ; le myrthe, d’avril ; le laurier, de mai ; le coudrier, de juin ; le chêne, de juillet ; le pommier, d’août ; le buis, de septembre ; l’olivier, d’octobre ; le palmier, de novembre ; le pin, de décembre.

Moïse. Les talmudistes et les Orientaux ont surchargé l’histoire de Moïse de beaucoup de légendes et de contes prodigieux[1]. En kok, un imposteur, selon les uns, le diable lui-même, selon les autres, se présenta aux Israélites de Candie, en leur disant qu’il était Moïse, ressuscité pour les ramener en Palestine. La multitude se laissa séduire et suivit son prétendu chef jusqu’à la mer, comptant bien qu’elle allait s’ouvrir de nouveau pour lui livrer passage ; mais il n’y eut pas de miracle. La mer furieuse engloutit vingt mille Juifs, s’il faut en croire les historiens, et le faux Moïse ne se retrouva plus.

Moiset. C’est le nom que prit le démon ou le fourbe qui se donnait pour tel, et qui engagea pour le sabbat et la sorcellerie Pierre Bourget et Michel Verdung.

Mokissos, génies révérés des habitants de Loango, mais subordonnés au Dieu suprême. Ils pensent que ces génies peuvent les châtier et même leur ôter la vie s’ils ne sont pas fidèles à leurs obligations. Lorsqu’un homme est heureux et bien portant, il est dans les bonnes grâces de son mokisso. Est-il malade ou éprouve-t-il des revers, il attribue cette calamité à la colère de son génie. Ces peuples donnent le même nom à leur souverain, auquel ils croient une puissance divine et surnaturelle, comme de pouvoir faire tomber la pluie et d’exterminer en un instant des milliers d’hommes, etc. Les mokissos sont des figures de bois qui représentent ou des hommes grossièrement faits, ou des quadrupèdes, ou des oiseaux. On leur offre des vœux et des sacrifices pour les apaiser. Voy. Fétiches.

Molitor (Ulrich), auteur d’un livre rare intitulé Traité des lamies et des pythonisses : Tractatus de lamiis et pythonicis, Constance, l489, in-4o. Paris, 1561, in-8o. On y voit des choses singulières, qui ne sont pourtant pas des fables, car l’auteur est circonspect et critique sérieux.

Moloch, prince du pays des larmes, membre du conseil infernal. Il était adoré par les Ammonites sous la figure d’une statue de bronze assise


dans un trône de même métal, ayant une tête de veau surmontée d’une couronne royale. Ses bras étaient étendus pour recevoir les victimes humaines : on lui sacrifiait des enfants. Dans Milton, Moloch est un démon affreux et terrible couvert des pleurs des mères et du sang des enfants.

Les rabbins prétendent que, dans l’intérieur de la statue du fameux Moloch, dieu des Ammonites, on avait ménagé sept espèces d’armoires. On en ouvrait une pour la farine, une autre pour les tourterelles, une troisième pour une brebis, une quatrième pour un bélier, la cinquième pour un veau, la sixième pour un bœuf, la septième pour un enfant. C’est ce qui a donné lieu de confondre Moloch avec Mithras, et ses sept portes mystérieuses avec les sept chambres. Lorsqu’on voulait sacrifier des enfants à Moloch, on allumait un grand feu dans l’intérieur de cette statue. Mais afin qu’on n’entendît pas leurs cris plaintifs, les prêtres faisaient un grand bruit de tambours et d’autres instruments autour de l’idole. Voy. Mystères.

Momies. Le prince de Radzivill, dans son Voyage de Jérusalem, raconte une chose singulière dont il a été le témoin. Il avait acheté en Égypte deux momies, l’une d’homme et l’autre "de femme, et les avait enfermées secrètement en des caisses qu’il fit mettre dans son vaisseau lorsqu’il partit d’Alexandrie pour revenir en Eu-

  1. Voyez ces excentricités dans les Légendes de l’Ancien Testament.