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ment, qui est toujours dans l’église de Saint-Denis. Mais quel mal y a-t-il donc dans ces récits que l’Église n’a jamais imposés, et qui sont au moins des fleurs ? Ce qu’il y a de mal, c’est que ces fleurs tombent quelquefois devant des pourceaux.

 
Vision de Dagobert
Vision de Dagobert
Vision de Dagobert
 

Dagon, démon de second ordre, boulanger et grand panetier de la cour infernale. On le trouve figurant dans la possession d’Auxonne. Les Philistins l’adoraient sous la forme d’un monstre réunissant le buste de l’homme à la queue du poisson. Ils lui attribuaient l’invention de l’agriculture, qu’on a attribuée à tant d’autres. On lit dans le premier livre des Rois que, les Philistins s’étant rendus maîtres de l’arche du Seigneur, et l’ayant placée à Azot dans leur temple, où se trouvait l’idole de Dagon, on vit le lendemain cette idole mutilée, et sa tête avec ses deux mains sur le seuil de la porte. « Depuis lors, dit l’auteur sacré, les sacrificateurs de Dagon et tous ceux qui entraient dans son temple ne marchaient plus sur le seuil de cette porte. » Au Pégu on regarde Dagon comme le Dieu créateur, et on croît là que, quand les kiakias auront détruit ce monde, Dagon ou Dagoun en fera paraître un autre qui sera bien plus beau et beaucoup plus agréable.

Dahman est chez les Persans le génie qui reçoit et protège les âmes des morts, et il les place comme elles l’ont mérité.

Dahut. Voy. Is.

Damnetus ou Damachus, loup-garou de l’antiquité. On conte qu’ayant mangé le ventre d’un petit enfant sacrifié à Jupiter Lycien en Arcadie, il fut changé en loup. Mais il reprit sa première forme au bout de dix ans. Il remporta même, depuis, le prix de la lutte aux jeux Olympiques[1].

Danaké. C’est le nom de l’obole que l’on plaçait chez les païens sous la langue des morts, et qu’ils donnaient à Charon pour leur passage dans sa barque.

Daniel, l’un des quatre grands prophètes. On lui attribue un traité apocryphe de l’Art des songes. Les Orientaux le regardent aussi comme l’inventeur de la géomancie,

Danis, sorcier du dernier siècle, qui fut accusé d’avoir ensorcelé un jeune homme de Noisy le Grand, en 1705. Ce fait est rapporté longuement dans l’Histoire des pratiques superstitieuses du père Lebrun, qui pense qu’il pourrait bien y avoir là de la sorcellerie. D’autres croient que le

  1. Delancre, Tableau de l’inconst. des démons, etc., liv. IV, disc. iii, p. 267.