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s’écria le maréchal ; on m’a prédit que si je pouvais éviter par derrière le coup d’un Bourguignon, je serais roi.

M. Chabot de Bouin a écrit très-agréablement cette légende, développée dans l’Almanach prophétique de 1846.

Biscar (Jeannette), sorcière boiteuse du Labourd, que le diable, en forme de bouc, transportait au sabbat, où, pour le remercier, elle faisait, au dire de Delancre, des culbutes et des cabrioles.

Biscayens, vagabonds de l’espèce des bohémiens. Ils disaient la bonne aventure dans les villages.

Bisclavaret. C’est le nom que donnent les Bretons au loup-garou. C’est souvent un renard

Illustration du Dictionnaire infernal par Louis Le Breton.
Illustration du Dictionnaire infernal par Louis Le Breton.


et quelquefois un loup, qui se jette devant les chevaux des chasseurs et les effraye. On croit que cet animal est un sorcier qui en a pris la forme ; et dans les temps passés, si une châtelaine inconnue venait offrir des rafraîchissements

Illustration du Dictionnaire infernal par Louis Le Breton.
Illustration du Dictionnaire infernal par Louis Le Breton.


aux chasseurs à l’instant où le Bisclavaret s’était montré, on la prenait pour une fée et on se défiait d’elle. M. Édouard d’Anglemont a consacré une de ses légendes poétiques au Bisclavaret.

Bithies, sorcières fameuses chez les Scythes. Pline dit qu’elles avaient le regard si dangereux, qu’elles pouvaient tuer ou ensorceler ceux qu’elles fixaient. Elles avaient à l’un des yeux la prunelle double, l’autre prunelle était marquée de la figure d’un cheval[1].

Bitru, démon. Voy. Sytry.

Blaise de Vilfracuria, femme qui magnétisait en Lorraine, avant que l’on connût le nom du magnétisme. Remi conte dans sa Démonatrie qu’en 1689 un homme qui venait lui faire des réclamations fut invité par elle à manger des pommes qu’elle faisait cuire. La première pomme qu’il prit, toute brûlante, s’atlacha à sa main ; il voulut l’arracher de l’autre main, qui se trouva prise aussi. Il sortit en poussant des cris de douleur. Les voisins lui dirent qu’il devait retourner à la femme qui lui avait donné sa pomme. Blaise se moqua de lui, et lui fit sur les bras des passes qui ôtèrent la douleur en faisant tomber la pomme. Elle appelait sa malice une farce.

Blanc (M. Hippolyte), auteur d’un livre intitulé De l’inspiration des Camisards, recherches nouvelles sur les phénomènes extraordinaires observés parmi les protestants des Cévennes à la fin du dix-septième et au commencement du dix-huitième siècle, pour servir à l’intelligence de certaines manifestations modernes. In—12, 1859. Henri Pion, éditeur. Ce savant travail établit par d’incontestables faits la part démoniaque de ces inspirations.

Blanc d’œuf (Divination par le). Voyez Oomancie.

Blanchard (Élisabeth), une des démoniaques de Loudun. Elle se disait possédée de plusieurs démons : Astaroth, Belzébuth, Pérou et Marou, etc. Voy. Loudun.

Blasphème. Souvent il est arrivé malheur aux gens grossiers qui blasphémaient. On en a vu, dans des accès de colère, mourir subitement. Étaient-ils étouffés par la colère ? ou frappés d’un coup d’apoplexie ? ou châtiés par une puissance suprême ? ou, comme on l’a dit quelquefois, étranglés par le diable ? Torquemada parle, dans la troisième journée de son Hexaméron, d’un blasphémateur qui fut tué un jour par le tonnerre, et l’on reconnut avec stupeur que la foudre lui avait arraché la langue. Si c’est un hasard, il est bien singulier.

Blendic. On exorcisa à Soissons, en 1582, cinq énergumènes. La relation de leurs réponses et de leurs convulsions a été écrite par Charles Blendic, Artésien.

Bletton (Barthélémy), hydroscope qui, vers la fin du siècle dernier, renouvela à Paris les prodiges de la baguette divinatoire appliquée à la recherche des sources et des métaux. Sa gloire s’est promptement évanouie. Voy. Baguette divinatoire et Beausoleil.

Bloemardine, femme de Bruxelles qui, au commencement du quatorzième siècle, troubla le Brabant, où elle établit une sorte de saint-simonisme, abolissant le mariage et les mœurs v et donnant à ses disciples dissolus le nom de frères et de sœurs du libre esprit. Elle avait un

  1. Pline, liv. VII, ch. ii.