J’ai reçu, depuis ma conversation avec Octave Mirbeau, une lettre de lui d’où je me permets de détacher le paragraphe suivant, parce qu’il complète notre entretien :
Oui, mon cher ami, l’art doit être socialiste, s’il veut être
grand. Car, qu’est-ce que cela nous fait les petites histoires
d’amour de M. Marcel Prévost, et ses petites combinaisons ?
Ce n’est plus rien, c’est de la marchandise, comme des
balles de coton, des caques de harengs ; encore ces marchandises-là
sont utiles, et celles de M. Marcel Prévost ne
sont utiles à rien, puisqu’elles n’évoquent aucune beauté,
aucune pensée, aucune lueur…
Je profiterai de vos scrupules professionnels pour revenir sur une déclaration que faussa le souci de la rendre concise. Ma caractérisation du médanisme n’est plus applicable à MM. Hennique et Céard, dont les œuvres de maturité diffèrent sensiblement de leurs premières tentatives ; et elle ne l’est qu’en partie à M. Alexis, cet écrivain reproduisant la normale sécheresse de notre race, avec la même naïveté