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seul mot pour qu’elle existe dans la conscience des hommes. — L’étude des rapports de la magie et de la religion. — Nous n’avons nullement dit que tous les tabous fussent magiques, mais que la magie contenait des interdictions à elle, des rites négatifs et non pas seulement des rites positifs. — Discussion des objections de M. Huvelin : la force des rites n’est pas nécessairement magique : un certain nombre de rites, magiques selon M. Huvelin, font partie, selon nous, de la religion : la magie peut être illicite sans cesser d’être sociale ; le phénomène social ne se définit pas par l’obligation. — Gain de notre travail sur la magie. Il nous permettait de nous figurer comment un phénomène social existait dans la conscience de l’individu. xvii
III. Le problème de la raison. — Mais nous déplacions ainsi notre champ d’études : substitution de l’analyse de la conscience de l’individu à l’analyse des institutions. — Les jugements de valeur et les raisonnements qui constituent la magie. — Caractère à priori, sentimental, mais aussi, à quelque degré, rationnel et empirique de ces jugements. — La notion de mana comme catégorie de l’entendement, comme condition de l’expérience en magie et en religion. — Travail de MM. Durkheim et Mauss sur la notion de genre. — Place du travail publié plus loin sur l’Idée de temps. Relations de la notion de temps : avec les phénomènes de la vie religieuse et de l’activité collective, avec l’idée de sacré. — Position de la sociologie vis-à-vis de la philosophie soit empiriste, soit rationaliste. xxvii
IV. Rapports de l’idée générale et du mythe. — L’étude des idées générales fait partie de la science comparée des religions ; celle-ci ne doit pas être restreinte à l’analyse des mythes. — Discussion des objections de M. Jevons et de M. Wundt : la notion d’âme suppose celle de mana, et non pas inversement : l’âme n’est qu’une façon de se représenter le mana. — Au surplus, la notion de mana est riche de concret. — Instabilité naturelle de la pensée religieuse : l’idée abstraite est à l’idée d’un être personnel comme un temps marqué est à un temps faible dans un rythme. — Le mythe est aussi nécessaire que la représentation générale. xxxiii
V. Psychologie religieuse et sentiment religieux. — L’étude des phénomènes mentaux dans les religions appartient en propre à la sociologie. — Une idée est tout aussi collectivement instituée qu’un rite. — Raisons que nous avons de ne pas donner à cette partie de notre travail le nom de « psychologie sociale ». — Discussion des objections de M. Marrett : nécessité de faire leur place aux études de morphologie sociale. — Le travail de M. Mauss sur les variations saisonnières des sociétés Eskimos. — Les phénomènes de structure sociale ne sont pas doués d’une prééminence particulière sur les phénomènes de la vie mentale des sociétés. — Nécessité du saisir le concret, les différences entre chaque peuple, entre les idées et les pratiques des divers peuples ; c’est le seul moyen d’entrevoir les lois générales des phénomènes sociaux. xxxvii
Existe-t-il une psychologie religieuse distincte de la psychologie ou de la sociologie ? — Les raisons données en faveur de cette thèse