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livre i, satire iv.


SATIRE IV.



Eupolis, Cratinus, Aristophanès et les autres poëtes de l’ancienne comédie flétrissaient en toute liberté ce qui méritait d’être décrit, un méchant, un voleur, un adultère, un sicaire, ou tout homme infâme. Lucilius procède entièrement d’eux ; il les suit, mais en mètres et en rhythmes différents, plaisant, d’un flair subtil, mais composant des vers durs. Car c’était là son défaut. Il dictait souvent, au pied levé, comme une grande merveille, deux cents vers en une heure. Il y avait dans ce courant fangeux des choses à recueillir. Bavard d’ailleurs et paresseux quand il fallait se donner la peine d’écrire, de bien écrire, j’entends, car beaucoup, je ne m’en soucie nullement.

Voilà Crispinus qui me provoque du petit doigt : « Si vous le voulez, prenons des tablettes ; qu’on