Pour que tu n’aies pas à me demander, excellent Quintius, si ma terre nourrit son maître de ses moissons, si elle l’enrichit de ses olives, de ses fruits, de ses prairies, de ses ormeaux enlacés de vignes, — je vais t’en décrire longuement l’aspect et la situation.
Imagine-toi des montagnes qui se toucheraient,
si elles n’étaient séparées par une sombre vallée,
mais de façon que le soleil levant en éclaire le côté
droit et en échauffe le côté gauche quand il
s’éloigne sur son char qui fuit. Tu en louerais la
température. Que dirais-tu de voir les buissons
bienveillants porter de rouges cornouilles et des
prunes ? Le chêne et l’yeuse prodiguent leurs
glands au troupeau et leur ombre à leur maître.
Tu croirais qu’on a transporté ici les feuillages
de Tarentus. Une source qui mérite de donner
son nom au ruisseau qu’elle forme, plus fraîche et