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POLARISATION PAR DIFFRACTION

Précédemment nous avions le droit de négliger les franges voisines de l’écran (cf. § 104) parce que ces franges étaient très fines vis-à-vis des franges situées à distance finie. Mais, quand il s’agit de la polarisation, deux cas peuvent se présenter : la déviation est très petite, ou elle a une valeur finie.

Si la déviation est très petite, l’approximation que nous avons faite est légitime, mais la rotation du plan de polarisation étant de l’ordre de est très petite du deuxième ordre ; si est très petit, du premier ordre. On ne peut donc rien observer. Mais, au contraire, si la déviation est très grande, c’est qu’on a employé des réseaux à fentes extrêmement fines ; les franges anormales, voisines de l’écran, occupent alors une portion notable de la fente, et l’approximation n’est plus suffisante.

Les phénomènes étudiés par Stokes dépendent donc des conditions aux limites, tout comme les phénomènes de réflexion et de réfraction et pas plus qu’eux ne permettent de décider entre les théories de Fresnel et de Neumann.

132. Résultats des expériences. — Les expériences avec les réseaux présentent quelques difficultés ; les réseaux étant tracés sur verre, il y a à la fois réfraction et diffraction, et chacun de ces phénomènes fait tourner le plan de polarisation. Il y a lieu de se demander quel est celui qui précède l’autre.

Stokes a trouvé qu’aucune des deux formules ne représentait bien les expériences ; il a néanmoins conclu en faveur de la théorie de Fresnel. Holtzmann arrive au résultat opposé.

M. Eisenlohr a supposé que l’éther transmet les vibrations