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RÉFLEXION

Cette façon d’énoncer l’hypothèse de la continuité peut paraître arbitraire et elle a semblé telle à bien des esprits. Nous croyons que c’est à tort. Les vibrations de l’éther sont transversales ; nous avons montré (45) qu’on peut expliquer cette transversalité de bien des manières, mais nous avons surtout insisté sur deux de ces explications. On peut supposer que cette transversalité est le résultat d’une sorte de liaison, telle que la résistance de l’éther à la compression est infinie. C’est, ainsi que nous l’avons dit plus haut, l’hypothèse que Fresnel paraît avoir adoptée dans sa théorie de la double réfraction. Ici il adopte l’hypothèse contraire, celle où les équations du mouvement s’écrivent :

et où la résistance de l’éther à la compression est nulle. Mais s’il en est ainsi, rien n’empêche d’admettre que les composantes normales des vitesses de nos deux molécules infiniment voisines soient différentes. Imaginons en effet que la surface de séparation des deux milieux soit un plan et considérons deux plans infiniment voisins parallèles au plan de séparation, mais situés de part et d’autre de ce plan. Envisageons les molécules d’éther situées dans ces deux plans ; si les composantes normales de leurs vitesses ne sont pas les mêmes, la distance de ces deux plans va varier d’une façon périodique et il en résultera des compressions et dilatations alternatives de