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On faisait aussi usage du rebec en Angleterre. Milton vante le son joyeux de cet instrument : « The jocund rebuts sound », et témoigne de la faveur qu’on lui accordait pour accompagner les danses. Brantôme a peu d’estime pour ceux qui venaient d’Écosse. En 1526, le rebec faisait partie de la bande royale :


rebec
Vitrail de l’église de Brou (Ain)
(xvie siècle).
« The state band of Henry VIII (1526) consisted of XV trumpets, III lutes, III rebeks, III taborets, a harp, II viols, IV druslamdes, a fife, and X sackbuts[1] ».

Les Échecs amoureux, manuscrit du xve siècle dédié à Louis de France, duc d’Orléans, renferme plusieurs vignettes, parmi lesquelles se trouve le triomphe de Neptune, représentant une sirène qui souffle dans une grande trompette droite et tient en même temps un rebec, monté de trois cordes, bien qu’on y compte cinq chevilles. Mais la double table formée par la touche y est très bien indiquée (voir p. 143).

Un des anges musiciens de la voussure de l’orgue de Gonesse (Seine-et-Oise), lequel porte la date de 1508, joue d’un rebec avec cheviller en forme de luth et dont on ne voit que le dos qui est à côtes.

On voit aussi un ange jouer du rebec à trois cordes, dans un des croisillons d’un vitrail de l’église de Brou (Ain), du xvie siècle. Ici le cordier et les ouïes sont à leurs places

  1. R. North’s. Mémoires, London. 1840, p. 97. note de l’éditeur.