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LA CÉSURE, LES COUPES,
L’ENJAMBEMENT


Définition de la césure. — Dans les plus anciens vers français, la césure est une pause dans l’intérieur du vers, venant à place fixe après une syllabe obligatoirement accentuée. Cette pause ne doit pas être purement artificielle ; la syntaxe doit la demander ou tout au moins la permettre. Elle divise le vers en deux parties, que l’on nomme hémistiches, mais qui n’ont pas nécessairement le même nombre de syllabes. Elle sépare ces deux parties comme la pause qui vient après le vers le sépare du suivant. Elle est généralement un peu plus faible que cette dernière, qui seule admet la reprise de la respiration ; néanmoins elle est assez forte à l’origine pour contenir, comme on l’a vu plus haut, p. 2, une syllabe féminine atone, qui se prononce, mais ne compte pas.

Affaiblissement de la pause. — Mais cette pause intérieure s’affaiblit de très bonne heure, surtout dans les vers de dix syllabes. Dès le xiie siècle on