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saison sèche, l’est beaucoup moins en saison des pluies. Le terrain détrempé, les cours d’eau débordants, sont autant d’obstacles à la marche des porteurs chargés d’un colis pesant en moyenne de 25 à 30 kilos. Quand, et c’était notre cas, on avait à transporter des pièces pesant plus de 200 kilos, l’entreprise devenait plus dure. Les porteurs refusaient de s’en charger, ou s’ils acceptaient, c’était pour les déposer à quelques kilomètres du point de départ et s’enfuir. Aussi considérerai-je toujours comme un véritable tour de force le transport qui fut fait de sept de ces charges lourdes, pesant plus de 200 kilos chacune, en moins de 45 jours. Je me hâte de dire que le mérite en revient tout entier à mon camarade Huntzbüchler qui, pour obtenir semblable résultat, ne marchanda ni son temps ni ses peines. J’étais à Loango depuis quelques jours quand je reçus enfin les instructions attendues. Elles étaient courtes et résumées dans une dépêche dont la lecture me consterna tout d’abord, car elle semblait me prescrire une action plus restreinte que celle que j’avais en vue[1]. Mais je ne tardai pas à me rendre compte — ou tout au moins à me persuader — que je pouvais interpréter dans un sens plus large le texte un peu ambigu de cette dépêche. Et je sollicitai de M. Dolisie un supplément d’instructions.


m. prins d’après le « monde illustré ».

Pendant ce temps, grâce à la complaisance du délégué de

  1. Voir la Note 1 au Chapitre des « Notes et éclaircissements ».