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DES LIEUX AFFECTÉS, VI, v.

c’est que ses règles sont supprimées. » Quand le lait ne monte pas aux mamelles, bien que les règles soient supprimées, on observe les symptômes suivants : sentiment de pesanteur dans tout le corps, nausées, défaut d’appétit, frissonnements irréguliers ; s’il y a quelque irrégularité sans frisson, des nausées, un appétit déréglé, il faut que la sage-femme touche le col de la matrice, car s’il est fermé sans être dur, c’est un signe de grossesse, certaines femmes vomissent les aliments, mangent de la terre ou des charbons éteints, ou telles autres substances. L’occlusion de l’orifice du col avec dureté montre qu’il y a une affection de la matrice ; il faut alors que la sage-femme s’assure par le toucher vers quelle partie elle incline ou remonte, car c’est de ce côté que la matrice est affectée. Chez quelques femmes, il y a comme signe dans cette partie une douleur avec pesanteur ; la douleur gagne aussi la hanche, et la jambe elle-même correspondante cloche dans la marche. Quand la suppression dure depuis longtemps et que le médecin n’a procuré aucune évacuation, il se forme quelquefois une tumeur dans les flancs, indiquant qu’il y a une certaine inflammation dans les parties profondes. Chez d’autres il s’élève à l’extrémité inférieure des flancs (à l’aine) une tumeur de la nature des abcès, comme il s’en forme chez les hommes dans cette partie ; quelquefois cette tumeur suppure et réclame une incision (phlegmons péri-utérins ?). Nous avons vu aussi dans cette partie le colon suppurant et ouvert tantôt par des médecins inexpérimentés qui ne savaient pas ce qu’ils coupaient, tantôt par des médecins qui le savaient. Le colon qui suppure ainsi guérit toujours facilement (cf. I, i, p. 470) ; mais les plaies de la matrice arrivent difficilement à se réunir. Ces symptômes suivent la suppression des règles, et de plus il y a des douleurs aux lombes, au cou, au sinciput, à la base des yeux ; il y a aussi des fièvres ardentes, des urines noirâtres, avec une sanie rougeâtre, comme si on avait mêlé de la suie à de la lavure de chairs saignantes. Quelques femmes ont de la dysurie ou de l’ischurie.

Lors donc que vous verrez une femme en proie à de tels symptômes, croyez que la matrice en est comme la racine. S’il survient sur quelque autre partie du corps, ou une hémorrhagie, ou une phlegmasie, ou un érysipèle, on doit porter son attention du côté de l’évacuation menstruelle, car rien de tout cela ne se ma-